Ce ne sont pas Jean-Dominique Senard ou Clotilde Delbos qui l’affirment mais le ministre de l’économie Bruno Le Maire.
Dans un entretien accordé au Figaro, le locataire de Bercy s’est dit très inquiet au sujet de la situation qui prévaut actuellement chez Renault.
Un plan d’aide de l’état sous conditions
Bruno Le Maire mais aussi le 1er ministre veulent que le groupe automobile maintienne ses activités industrielles dans l’hexagone, il en irait de sa survie de l’entreprise si on en croit le ministre.
Renault qui pourrait fermer ou ré-orienter jusqu’à quatre sites de production en France (Flins, Dieppe, Choisy-le-Roi, La Fonderie de Bretagne) dans le cadre d’un vaste plan d’économies de 2 milliards d’euros sur 3 ans pourrait se mettre dans situation préoccupante aux yeux de l’état français qui est le premier actionnaire de la marque au losange (15% du capital).
Renault doit bien réfléchir et maintenir ses activités en France, il en va de sa survie. En effet, au delà du plan d’économies de deux milliards d’euros sur les trois prochaines années, l’avenir du groupe dépend aussi d’un prêt d’un montant d’environ cinq milliards d’euros que le gouvernement a accepté de garantir au constructeur dans une passe difficile.
Et c’est là que Bruno Le Maire « fait montre d’autorité » et lâche, « Ce prêt, je ne l’ai pas encore signé ». Il ajoute qu’il ne signera le document officiel que lorsqu’il aura pris connaissance du plan industriel et que l’avenir de l’usine de Flins sera pérennisé.
On sent ici toute la résolution et la fermeté d’un ministre qui, depuis des années, n’a pas vraiment fait de miracle pour les entreprises françaises.
Toutefois, avec la mise en place du « monde d’après » , l’homme se fait plus autoritaire puisqu’il précise que Renault doit maintenir ses activités en France sous peine de « sanctions » ou de non obtention du prêt de cinq milliards d’euros nécessaire à la relance de l’entreprise.
On est toutefois un peu surpris par cette annonce ministérielle. En effet, si on se réfère aux propos tenus ces deux dernières semaines le dossier était bouclé et validé.
Le coeur de Renault doit rester en France
Ces propos viennent s’ajouter à ceux tenus par le premier ministre Edouard Philippe qui disait il y a peu :
« Nous serons extrêmement attachés, voire intransigeants, à la préservation des sites France. Par ailleurs, nous serons extrêmement exigeants sur le fait que la France demeure le centre mondial pour l’ingénierie, la recherche, pour l’innovation et le développement de Renault. Enfin,n nous serons extrêmement attachés à la qualité du dialogue et de l’accompagnement social durant la mise en place d’un futur plan. »
Enfin, le ministre a fait également savoir que les discussions se poursuivaient toujours autour d’un plan de soutien à l’industrie automobile et à sa relance sur le marché.
De tout cela nous reparlerons dans une semaine lors de la présentation d’un plan d’état qui devrait révéler quelques surprises pour la filière automobile.
Via LeFigaro, AFP, FranceInfo.
Photo : AFP.