… Sauf si on se dit que le parti de gouvernement est à la chasse aux voix des électeurs écologistes pour les prochaines échéances électorales !
Ce jour, lundi 2 décembre 2019, à la fin de la « journée de la filière automobile », Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, a pris la parole et tenu un discours dans lequel il a donné son point de vue sur la filière automobile française.
Il a aussi expliqué comment il comptait l’aider ou faire en sorte qu’elle passe au mieux les difficiles années qui s’annoncent notamment du fait des nouvelles normes, de la baisse des ventes et de la transition écologique, plutôt mal gérée par nos dirigeants français mais aussi européens qui ont fait fi des constructeurs, sous-traitants, salariés et bien évidemment des automobilistes dans leurs décisions.
Préambule « Le Mairo-économico-politique »
Avant de débuter son allocution et pour s’attirer l’attention et les bonnes des 600 invités représentants autant d’entreprises du monde automobile français présents à Bercy pour écouter la bonne parole, le ministre de l’économie et des finances s’est lancé dans un préambule et de dire à tous :
« J’aime conduire et j’adore la voiture donc je ne fais pas partie de ceux qui réclament la fin de l’automobile. La voiture, c’est la liberté. Je suis aussi garant que nous resterons fidèles au passé industriel de la France. Nous faisons face à un changement technologique parmi les plus importants de l’histoire de l’automobile, au moment même où le marché vit un retournement de situation.
Comme toujours, nous devons faire le plus difficile à un moment des plus compliqués. Mais nous le savons tous c’est un grand classique. Mais si nous ne faisons pas le nécessaires en même temps, nous serons déclassés ».
Prendre des coups pour mieux rebondir…
Si, pour les marques mais aussi pour les analystes reconnus, les années 2020 à 2025 s’annoncent difficiles pour le secteur automobile qui sort de près de 12 ans de belle croissance, il n’en n’est pas de même pour le ministre qui se dit serein et confiant pour cet important secteur économique. Il l’invite d’ailleurs à regarder un peu plus loin que le bout de son nez tout en arrêtant de grimacer à chaque taxe ou contrainte imposée par l’état français ou la Commission européenne.
B. Le Maire dit comprendre que l’année 2020 sera difficile et compliquée pour l’industrie automobile française mais il assure qu’elle dispose des bons atouts pour passer ce cap difficile mais surtout réussir à devenir plus forte, plus performante au delà de 2021 (ou 2022 ???) .
Le ministre l’assure haut et fort, l’industrie automobile française peut gagner cette « bataille » techno-écoligico-économique et devenir un leader incontesté non seulement en France mais aussi en Europe … et pourquoi sur la planète pendant qu’on y est !
L’électrique c’est fantastique
Pour Bruno Le Maire, la technologie de pointe et innovante a un nom, elle s’appelle l’électricité. Pour que la France soit au top niveau, le ministre veut que la filière automobile nationale mette toute son énergie, son savoir faire et ses moyens dans le développement et l’industrialisation des nouvelles technologies.
Le ministre a rappelé l’objectif officiel et premier de l’état qui est d’avoir au minimum un million de véhicules électriques en circulation sur les routes hexagonales dans deux ans ainsi que 100.000 points de recharge soit environ un millier par département.
Nous en sommes bien loin même si ce chiffre est plus raisonnable et sensé que celui d’un million de bornes annoncé par Ségolène Royal il y a quelques années.
Pour mémoire, il y a actuellement aux environs de 27.000 à 28.000 bornes en France. Cette annonce laisse donc à penser que durant les 24 à 30 prochains mois, entre 73.000 et 75.000 bornes seront implantées dans le pays. Du rêve à la réalité, il y a toujours une marge !
Il faut aussi espérer que ces bornes disposeront d’un minimum de puissance et ne se contenteront pas de la puissance disponible sur une prise domestique en 16 ou 20 ampères.
Le ministre n’a rien détaillé pour l’instant et il a laissé entendre que les éléments seront présent dans un rapport définitif rédigé par Hervé Guyot, l’ancien patron de Faurecia, attendu avant la fin du mois d’avril 2020.
A partir des éléments proposés, des décisions seront prises aussi bien pour les bornes de recharge que pour un pacte entre l’État et la filière automobile.
Les VE toujours subventionnés !
Le Maire a par ailleurs voulu rassurer les marques automobiles françaises au sujet des fameuses aides (ou subventions ?) qui font plus ou moins le marché mais aussi les ventes des véhicules difficilement vendables… comme les VE
Le ministre de l’économie a assure que dès 2020, l’allocation globale Bonus écolo/Prime à la casse sera augmentée de moitié par ses services.
Pour apaiser la grognes des marques nationales, B. Le Maire a précisé que dans les prochaines semaines, Elisabeth Borne dévoilera un plan et un calendrier qui devrait donner aux marques automobiles plus de visibilité au sujet de l’évolution des dites aides durant les trois prochaines années.
Pour suivre une tendance qui se fait mondiale (Chine, Corée du Sud, Allemagne, Japon), le ministre a déclaré haut et fort que l’État français allait soutenir le développement de l’hydrogène et de sa filière en France dès les prochains moins.
« L’Open bar » c’est bientôt fini et il coûtera jusqu’à 20.000€
Ensuite Bruno Le Maire a confirmé l’arrivée du durcissement des taxations sur les véhicules les plus polluants.
Le malus devrait ainsi être déplafonné au-dessus de 173 g/km, seuil maximum prévu pour l’instant dans le cadre du PLF 2020 et soumis à une taxation maximale de 12.500€.
L’affaire pourrait être rapidement mis en place et intégré au Projet de Loi de Finance 2020 car un amendement parlementaire (LREM) ou un amendement gouvernemental en seconde lecture pourrait ajouter au PLF actuellement en discussion ce dispositif de super-malus. Si tel est le cas il entrera en vigueur le 1er janvier 2020 et son montant pourrait aller jusqu’à 20.000€.
Il existera des paliers entre 12.500 et 20.000€ si on en croit les informations disponibles.
Bruno Lemaire dit assumer cette décision, et il ne veut surtout pas entendre de critique sur le sujet et la mise en place d’une politique à la française anti-SUV .
Le ministre assure avec fermeté qu’il ne veut pas taxer une catégorie de véhicules mais bel et bien la pollution qui est son ennemie.
Il a souligné par ailleurs que le déplafonnement ne va toucher aucun véhicule fabriqué en France (c’est sur qu’avec des moteurs en 3 et 4 cylindres dont la cylindrée est comprise entre 1.000 et 2.000 cm3 (des énormes diesels de 180 ch…) les firmes automobiles ont, pour le coup, senti le vent tourner et ne seront donc pas inquiétées.
B. Le Maire est donc définitivement décidé à mettre fin à ce qu’il appelle « l’open bar automobile » c’est à dire un principe, désuet selon lui qui fixe un seuil à partir duquel peu importe le niveau d’émission de CO2 et où le malus écolo est le même pour tous que ce soit avec une voiture qui émet 173 g de CO2/km ou 475 g/km…
Il poursuit en expliquant que ce « déplafonnement » du malus écolo devrait rapporter au moins 50 millions d’euros chaque année.
L’argent perçu grâce à ce malus écolo « presqu’unlimited » va permette la création de deux fonds destinés à soutenir les sous-traitants de la filière automobile.
Chaque fond sera doté de 25 millions d’euros [ndla : ce qui est peu !] et interviendra dans un domaine spécifique.
Un aura la charge de garantir les prêts des PME du secteur durant la durée de la crise qui vient de commencer, l’autre devra accompagner l’évolution des petites et moyennes entreprises pour qu’elles soient en phase avec les critères imposés par la fameuse transition écologico-énergétique.
Enfin, invoquant le fameux principe de solidarité, le ministre de l’économie à souhaité que les deux gros groupes industriels français veillent sur la santé des « petits » du secteur automobile.
Assumer n’est pas forcément synonyme de bon choix
Comme il aime bien les constructeurs automobiles français, le ministre n’a pas pu s’empêcher de les taquiner et de leur envoyer une petite tape derrière la tête en leur rappelant les délocalisations notamment celles liées à la fabrication des petites voitures (segments A et B).
Oubliant les principes du néo-libéralisme actuel, B Le Maire a clairement affirmé qu’il veut une relocalisation de la production dans l’hexagone. Cela pourrait notamment dans le cadre d’accords « donnant/donnant » ainsi qu’avec une baisse des impôts sur les sociétés du secteur automobile.
Pas sur que les autres acteurs économiques nationaux apprécient l’annonce mais l’homme de Bercy dit qu’il assume ce choix car une telle décision devrait créer de l’activité mais aussi plus de bénéfices et de ventes en France.
A vérifier car rien n’assure qu’une fois les aides et avantages acquis, les entreprises automobiles perdurent dans le pays.
2019-2022, la seconde partie du quinquennat Macron sera donc électrique (… surement pour le multiples raisons) .
Une chose est sure, la fée électricité risque fort d’être imposée à marche forcée par la faute, notamment, de nos dirigeants qui n’ont pas su ou voulu, il y a de nombreuses années, anticiper les évolutions techniques, environnementales et économiques.
Ils disent assumer, ce qui est seulement une façade, puisqu’ils sont simplement dos au mur pour ne pas avoir voulu travailler de concert avec des gens compétents et la filière automobile, un peu fautive toutefois pour avoir favorisé les dividendes à l’investissement en R&D, pour faire avancer les choses dans la sérénité.
A revoir en avril prochain lors de la présentation du rapport officiel.
Via PFA, Twitter, AFP, AP, Economie.gouv.
On voit bien qu’il n’aime pas l’automobile, n’a pas conscience des problèmes de circulations ou des transports, et encore moins du mauvais choix pour une soit disante écologie. Force de prendre les gens pour des cons, ou la franchise de dire un marché protectionniste et des taxes par la même occasion. Vu les récentes coupures de courant, cela promet un avenir bien sombre.