La tendance est lourde et quasi banalisée. Désormais les salons automobiles n’accueillent plus tous les constructeurs et il va falloir s’y faire, à chaque exposition automobile d’importance, il y aura des défections.
Le réputé salon de Francfort qui se déroulera du 14 au 22 septembre prochains ne déroge pas à la règle puisque les futurs absents se comptent déjà sur plus des dix doigts des deux mains.
Beaucoup d’absents et une marque chinoise…
Déjà pour l’édition 2017 de l’Internationale Automobil-Ausstellung, il manquait une dizaine de constructeurs mais pour cette prochaine session 2019, le nombre de constructeurs ne souhaitant pas faire le déplacement sur les bords du Main est déjà plus important.
En effet, ils sont déjà beaucoup plus que dix à avoir répondu par la négative aux organisateurs du salon.
Si les absences des marques du groupe FCA vendues en Europe (Alfa Romeo, Fiat, Jeep, Maserati), de Volvo et de Mazda étaient actées depuis quelques temps déjà, la surprise est venue cette fin de semaine de France.
Le média allemand Focus annonce ce week end les défections de Mitsubishi, Nissan, Cadillac et Toyota ce qui porte à quinze les marques absentes en septembre prochain.
Toutefois, ces départs seront « compensés » par l’arrivée de la marque chinoise Byton…
Ce sera sans les français
On a appris que les Citroën, DS Automobiles, Peugeot, Renault (ainsi que sa filiale roumaine Dacia) feront cette année l’impasse sur le salon allemand.
Le groupe PSA sera néanmoins présent grâce à Opel mais l’affaire n’ira pas au delà.
Du coté de Renault SA, on précise que la marque au losange sera en terre allemande les 12 et 13 septembre lors des journées « média-presse » mais une fois ces deux journées passées, le constructeur automobile remballera ses affaires. Renault sera donc absent pour les 10 jours dédiés au public.
Pour rester du coté français, on imagine que Bugatti, propriété du groupe Volkswagen, sera de la partie mais on ne connait pas la position d’Alpine sur le sujet sauf à penser qu’il serait logique qu’elle suive celle de Renault.
Un mode de communication qui doit évoluer
La principale raison de ces absences est que l’affaire n’a finalement pas grand intérêt au regard des investissements demandés (le m² sur ces grandes expositions automobiles est hors de prix), des places occupées sur le salon et des retombées sur le marché automobile allemand.
On ajoutera qu’à Francfort, les constructeurs nationaux étalent leur puissance, leurs technologies et leur argent comme nulle part ailleurs dans le monde.
Avec des stands gigantesques, grands comme des halls, de la com’ énorme et envahissante partout dans le salon, des capacités d’essais et de démonstrations uniques mais aussi onéreuses qui trustent l’intérêt des visiteurs, les constructeurs d’outre Rhin ont peut être un peu pris le « melon » depuis une décennie. En 2017, ils avait commencé à en faire les frais, en 2019 l’addition pourrait être plus salée !
En agissant de la sorte, ils ont relégué les autres industriels automobiles au rang de second rôle ou de « faire valoir ». Cette attitude a du, plus ou moins, dégoûter les directions marketing qui préfèrent désormais agir autrement.
Les marques automobiles veulent désormais maîtriser leur calendrier de promo’. Si elles ne manquent pas certains grands rendez vous annuels sur des marchés qui leur sont importants, elles font en sorte qu’un euro ou un dollar soit rentabilisé ou presque.
C’est notamment pour cela que nous assistons désormais à une communication singulière, différente et presque toujours en lien avec l’image de chaque marque et son actualité.
Une Deutsche Qualität trop présente ?
Une chose est sure, l’arrogance de l’industrie automobile allemande n’est pas pour rien dans ces défections et les organisateurs de l’IAA aura déjà du sentir les choses en 2017. On a aussi l’impression qu’ils ont oublié le salon de Francfort 2015, l’affaire du Diesel gate et ses conséquences négatives sur la grand’ messe automobile allemande.
Un peu de modestie, un retour vers des valeurs d’égalité auraient atténué les effets des éléments cités plus haut. L’IAA était LE SALON AUTOMOBILE MONDIAL et rien ne devait changer. Dommage !
On imagine toutefois que les organisateurs allemands vont déployer des trésors d’ingéniosité et de conviction pour tenter de faire revenir les sortants mais rien est moins sur puisque les marques allemandes vont encore écraser ce salon de Francfort 2019 avec leurs stands et leur puissance.
Des évolutions en cours
Bien sur, l’IAA annonce qu’il a changé, qu’il a opéré sa révolution et sa mutation comme a su le faire le Mondial Paris Motor Show l’an passé mais rien ne garantit que cela soit aussi flagrant et ne permette aux marques étrangères d’exister au delà des médias.
Le monde merveilleux de l’automobile évolue depuis quelques années et certains événements ou des marques que l’on croyait intemporels ou inamovibles disparaissent, changent et perdent de leur superbe à cause des mutations de notre monde et de nos sociétés. Les salons sont de ceux là et si certains tentent de s’adapter d’autres pourraient à terme faire les frais d’une trop grande rigidité dans leur fonctionnement.
Reste qu’avec une quinzaine de marques absentes à presque quatre mois de l’ouverture du salon, l’organisation devrait se poser quelques questions si elle ne veut pas voir l’IAA devenir à court terme le NAA ou Nationale Automobil-Ausstellung.
Un dossier à suivre dans les prochaines semaines.
Via Challenges, FAZ, Focus, IAA.
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