« La cinquième génération de Clio est très importante pour nous car il s’agit du best-seller de son segment, de la deuxième voiture la plus vendue en Europe, toutes catégories confondues. C’est une icône, la dernière-née de la saga Clio, qui reprend le meilleur des générations précédentes. Le design extérieur de Clio IV a profondément séduit nos clients, et continue encore aujourd’hui de les séduire. Nous avons donc pris le parti d’en conserver les gênes tout en lui apportant plus de modernité et d’élégance. A l’intérieur, c’est une véritable révolution, avec une amélioration notable de la qualité perçue, plus de sophistication et une forte présence technologique. C’est la meilleure des Clio. »
Laurens van den Acker, Directeur du Design Renault
Le patron du style de la marque française n’y va pas par quatre chemins, il a reçu un mandat impératif des dirigeants de la marque : Positionner cette »Nouvelle Clio » tout en haut des feuilles des statistiques de vente. Normal lorsqu’on hérite d’un tel gisement puisque qu’en 4 générations, la Clio s’est hissée au rang de leader du segment B, là où les constructeurs européens excellent.
Plus de 15 millions de Clio ont été vendues depuis 1990, une référence absolue dans cette catégorie. En quatre phases assez distinctes, la Clio s’est imposée face à ses concurrentes pourtant toutes dotées d’arguments intéressants.
Les autres françaises comme la 208, la C3 de PSA, les allemandes comme la Polo, la Fiesta, la Corsa ou l’A1, la tchèque la Fabia, les japonaises la Yaris de Toyota ou la Jazz de Honda, les Coréennes de Kia (Rio) et Hyundai (I20) ont des arguments souvent très convaincants mais, bon an mal an, Renault domine ce segment B en mutation permanente.
Il est bien loin le temps de la première Clio, celle de 1990 qui succédait à la R5, qui fut, elle aussi à son époque un énorme succès pour le Losange.
Si la première génération Clio ne rompait pas avec les codes du segment, on assiste depuis les Clio 3 puis 4 à une constante évolution des dimensions qui dépassent désormais les »frontières » de la petite voiture urbaine destinée quasiment exclusivement à une vie citadine.
La confirmation d’ailleurs en est donnée avec cette cinquième génération qui accentue plus encore la volonté de s’installer dans un segment B+ qui reprend les codes, les dimensions, les équipements et les performances du segment supérieur. Et le prix aussi mais de ça nous en reparlerons.
Surtout pas une rupture stylistique…
Désormais, sans doute un peu échaudé par de rudes expériences passées (Megane 2, Laguna, mais surtout Velsatis), le style de Renault fait dans la continuité intergénérationnelle. Comme pour les concurrents, il faut être un observateur attentif pour déceler à première vue les changements entre des modèles qui se succèdent dans les catalogues des constructeurs.
Les maîtres de cet exercice sont évidement les ingénieurs et les designers de VAG qui semblent vouloir et pouvoir décliner à l’infini leurs best sellers que sont les Polo et Golf.
Fort de cet exemple, Laurens van den Acker et ses collaborateurs ont travaillé sur la Clio cinquième génération avec une préoccupation évidente : Ne pas rompre avec la Clio 4 tout en apportant la preuve visuelle qu’il s’agit de beaucoup plus qu’un simple facelift.
Le résultat est pourtant là, puisque si immanquablement, avec la Clio 5, on est dans la continuité, il est impossible de ne pas évoquer le »look » de la Mégane 4 quand on s’approche de cette nouvelle citadine signée Renault.
Cette nouvelle Renault arrive avec plus de nervosité dans les formes, quelques arêtes de caisse plus prononcées, un capot doté d’une nervure vigoureuse, plus une nouvelle signature optique, la même désormais que celle de tous les autres modèles de la marque. Il faut saisir le mètre pour s’apercevoir que les dimensions sont juste un petit peu inférieures à celles du modèle précédent.
Cette auto est plus courte que l’ancienne, avec notamment moins 12 mm en longueur mais aussi moins haute de 8 mm. Pourtant, l’impression générale est tout autre puisqu’on a vraiment la sensation d’être dans les normes du segment supérieur.
Cette nouvelle Clio a sans doute tout d’une grande sauf ses dimensions, plus conformes en fait à celles en usage dans le segment.
Quelques nouveautés plus flagrantes sont à noter comme ses poignées de portes arrière bien intégrées dans le montant de fenêtre, ses nouvelles roues de 17 pouces pour la finition RS Line, mais au bilan rien qui ne rompe vraiment avec sa soeur aînée. Et pourtant…
… En fait c’est en dessous et dedans que ça se passe
Alors nouvelle cette Clio V ?
Tout ou presque se passe en dessous, la plateforme, et à l’intérieur, l’habitacle et la dotation en équipement.
En fait, ce qui fait le plus la différence est sans conteste l’arrivée de CMF-B, une nouvelle plateforme développée à Guyancourt à partir de 2014 et destinée à l’ensemble des futurs véhicules du segment B de l’Alliance. Ainsi,85% des éléments de cette nouveauté sont totalement différents de ceux que Renault intégrait sur la Clio IV.
Le poids, l’ennemi désormais clairement identifié de ce type de véhicule est inférieur de 50 kg pour cet ensemble châssis. La sécurité est renforcée grâce à un gros travail de calcul de déformation sur les longerons et le tablier. Chez Renault, on ne badine pas avec les 5 étoiles décernées par l’EuroNCAP.
Un nouveau carénage du dessous de la plateforme, (l’amélioration du Cx, l’air qui passe sous les voitures, est désormais clairement identifiée comme essentielle aux qualités aérodynamiques de l’ensemble), une isolation plus efficace du compartiment moteur (gain de 1.5 à 2 dB), sont des éléments qui participent à améliorer largement l’ensemble.
Du nouveau en dessous donc, mais aussi à l’intérieur. Forcément, le marketing y a mis son grain de sel, en anglais évidemment, c’est la mode chez Renault depuis l’arrivée de Carlos Ghosn.
C’est en voie d’amélioration depuis quelques mois, mais les »mauvaises » habitudes sont prises et pour l’instant, les »boss » pensent encore qu’il suffit d’utiliser la langue de Margaret Thatcher. Alors on parle de »Smart Cockpit » mais de manière plus simple il s’agit en fait d’un effort général sur l’aménagement intérieur inspiré de celui des segments supérieurs.
Moins grand que l’écran d’une Tesla, le pavé numérique central atteint néanmoins des dimensions généreuses (9,3 pouces soient 23,62 cm en diagonale). Pratique pour une utilisation »ordinaire », mais inutile lorsqu’il s’agit d’avoir les yeux dans l’axe de la route, chose normale lorsqu’il s’agit de rouler même selon les normes des « puritains fanatiques des 80 km/h » sur nos petites routes de campagne.
Mais c’est dans l’air du temps et les aménageurs de Guyancourt ont cédé à la mode de l’hyper connectivité. Easy Link, Multi Sense, système Mirror tout y passe, sauf bien évidemment le dictionnaire anglais-français qu’il faudrait quand même livrer avec la voiture. En résumé, Easy Link, c’est le système connecté multimédia et Multi Sense, ce sont les réglages des fonctions de cette centrale d’informations, de navigation et de connexions.
Les cadrans numériques (affichage sur écran TFT) sont désormais d’une belle simplicité, presque identiques à ce qui se faisait du temps de la bonne vieille aiguille du tachymètre. C’est lisible, simple, suffisamment lumineux et agréable à regarder. C’est tout ce que l’on demande à un tableau de bord ergonomique.
Le système Multi-sense, désormais habituel chez Renault, permet de choisir une ambiance et des couleurs différentes en fonction des goûts et des humeurs du moment.
Bel effort également sur le volant, bien loin des approximations des Clio 3 et même 4. L’ergonomie est efficace et la dimension est moins déroutante au premier abord que le volant de la 208.
Côté aménagement général et revêtement du tableau de bord et de la console, Renault a enfin compris que l’usage du plastique « moussé » n’avait rien d’irréalisable. Celui de cette nouvelle Clio est de bonne facture. C’est un plus »qualité perçue » qui confère à cet intérieur une impression digne de certaines allemandes du segment supérieur.
Et comme un gros travail d’optimisation de l’habitabilité a été effectué, d’emblée, on se sent bien dans cette grande petite voiture.
Difficile de faire la fine bouche en s’installant dans cette nouvelle Clio. En effet nous n’avons pu, en l’état actuel des choses, que découvrir et profiter des finitions « hautes » Intens et RS Line.
Nous attendons aussi avec gourmandise l’arrivée de la nouvelle finition Initiale, que Renault annonce comme étant une nouvelle façon de vivre en segment B.
Il ne faudra pas perdre de vue que les versions Life et Zen devront être observées de près puisqu’installées en entrée de gamme, ce qui est parfois synonyme de qualité de finition inférieure.
Côté comportement, les promesses sont tenues
Lors de cette présentation à la presse dans le Var, du côté de Toulon et du Castellet, il nous était proposé deux finitions et deux motorisations.
Sur la finition Intens, le petit trois cylindres TCe de 100 ch nous a convaincu. Il parait plus vaillant et dynamique que sous le capot de la Clio 4. A croire que les ingénieurs de Guyancourt ont sérieusement fait évoluer l’ancienne version 90 ch.
Le moteur parait plus plein, plus rond et moins sonore ce qui participe aussi bien au confort de conduite qu’à celui des passagers. Nous sommes ici dans les standards imposés par PSA sur les 208 ou C3 avec le moteur 1.2 L PureTech.
Désormais, le toucher de route est similaire à celui de la Lionne, une référence, avec néanmoins un petit bémol : pour donner du dynamisme à cette nouvelle Clio, les roues de 17 pouces ont été équipées de Continental aux flancs bas, et comme l’amortissement a été »optimisé » en compression, le confort en pâtit un peu.
Il y a du coté de Sochaux, un petit « plus » en matière de tenue de route toujours difficile à atteindre même par cette citadine réussie.
Tout cela est compensé par une belle tenue de cap avec un train avant un peu plus incisif qu’auparavant. C’est sympathique, dynamique et agréable sur les petites routes aux « viroleaux » vivifiants. On sait où on place les roues de la Renault et la direction assistée, bien qu’électrique, fait remonter suffisamment d’informations au conducteur.
On aurait toutefois aimé une direction plus adaptative en fonction des vitesses même si celle-ci est largement dans les standards de voitures du segment supérieur ou C.
Il n’y a rien à dire au sujet du freinage, parfaitement efficace et facile à doser quelles que soient les situations.
Sur routes plus larges et sur autoroute, aux vitesses légales la quiétude est au rendez vous. On retrouve l’effort d’insonorisation annoncé dans les présentations techniques.
La boîte auto EDC qui équipe la RS Line 130 ch est de bonne facture et plutôt douce dans son fonctionnement.
Renault réussit ses boîtes de vitesses et celle qui équipe la Clio 5 fonctionne à merveille sur ce type de véhicule jadis handicapé par des ensembles moteur/boite pas toujours d’une efficacité acceptable ou agréable.
Rappelez vous le temps des R5 Automatic ou plus près des plus jeunes d’entre vous, la boite de vitesses automatique que Renault associait avec le 1.4 L Energy sur la Clio 1 !
L’auto offre de belles qualités dynamiques et de confort qui devraient séduire les passagers avant.
Pour les places arrière, c’est évidemment plus confiné, nous sommes dans une »citadine », mais pour des enfants n’ayant pas encore la taille d’un basketteur, il y a la possibilité de faire quelques kilomètres sans encombre.
On constate que le coffre a été agrandi par rapport à la version précédente et on finit par se demander s’il y a encore quelques raisons d’aller voir si une Mégane 4 a encore quelques arguments à faire valoir dans ce domaine.
Beau saut qualitatif donc avec ses conséquences immuables : la gamme de prix.
Evidemment, on va annoncer un prix d’appel acceptable pour le segment (14.100.€ pour la version LIFE 65 ch) mais très rapidement, le devis peut s’élever d’autant que les équipements proposés deviennent de plus en plus séduisants. Pour les plus entichés de cette nouvelle Renault Clio, il existe la finition » Initiale Paris » mais il en coûtera 26.000€, et là, il est quand même grand temps d’aller voir ce qui se passe et existe sur le segment supérieur, celui des compactes.
Crédits photos : Jean Michel Le Roy, Renault.
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