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Essai Fiat Topolino : Lorsque la vi(ll)e vous souris !

Fiat Topolino 1936-1955, l’ex-Fiat 500 de première génération, qui a précédé celle que l’on connait tous, la Fiat 500 Nuova 1957-1975 souvent surnommée affectueusement en France « le pot de yaourt ».

Topolino veut dire « petite souris », en italien. Et c’est vrai que cette nouvelle Fiat Topolino sauce 2024 nous sourit et donne le sourire à son conducteur et les passants dans la rue.

La Topolino 2024 est-elle une « voiture » ? La réponse est non. Tout comme sa sœur la Citroën Ami, elle est ce que l’on appelle un quadricycle, un véhicule à mi-chemin entre une « vraie » voiture urbaine et un scooter 50cm3.

The Automobilist a eu la possibilité de tester pour vous, en live, cette micro-puce des villes, après l’essai de sa concurrente Micro Microlino Lite il y a peu.

La Topolino se conduit sans permis, juste avec un Brevet de Sécurité Routière que les jeunes passent en classe de 3ème. Donc conduisible dès l’âge de 14 ans, la vitesse du véhicule limitée à 45 km/h comme l’exige la législation française. Mais, évidemment, conduisible également avec un permis B classique.

Cette mouture italienne de l’Ami devrait rencontrer son succès, tout comme la française qui en 4 ans a séduit un peu plus de 50.000 clients, ce qui est somme toute une réussite, l’Ami s’étant octroyé la moitié du marché des voiturettes sans permis électriques… et est devenue la coqueluche des lycéens, qui n’auraient jamais accepté de s’afficher en Ligier ou Aixam, connotée « 3ème âge »… Gageons que cette Topolino fera aussi bien que l’Ami, certes elle fait plus féminine et peut-être plaira-t-elle plus aux lycéennes ? Ça sera intéressant de comparer dans les mois à venir le profil clients et les différences de typologie entre les deux sœurs Ami et Topolino.

Car bien évidemment, la Fiat Topolino est (comme sa sœur Ami) une 100% électrique. Et ce type d’énergie douce est totalement en phase avec l’esprit du véhicule : légère, peu d’espace au sol, zéro émission de carbone à l’usage.

Son autonomie est de 75km et il faut 4h pour la recharger sur une prise classique domestique chez soi, ou sur une borne publique. Fiat fournit un adaptateur de prise, pour pouvoir se connecter sur la borne. Mais la plupart des bornes disposent également d’une prise classique.

Clairement, lorsque The Automobilist s’est rendu au Siège de Stellantis à Poissy (78) pour prendre possession de la Topolino, nous étions à la fois curieux de cette découverte « exotique », mais également avec une petite appréhension ; comment allions nous revenir sur Paris (son terrain de prédilection ; la ville) et surtout par quelle route, en plafonnant à 45km/h dans le flot de la circulation… ? Oui, conduire un quadricycle en dehors d’un centre-ville, demande un minimum de préparation ! L’appli Waze permet de cocher la non-prise des autoroutes, mais on n’a pas trouvé la case « ne pas prendre les axes interdits aux cyclomoteurs » ; de fait, périphérique évidemment interdit, ainsi que certains tunnels parisiens ou axes. Bref, faut bien lire les panneaux et ne pas se tromper de route !

La première sensation est voyant la puce italienne, est agréable et ludique ; on ne peut qu’adorer. Elle a vraiment son style à elle et l’évocation de la Fiat 500 de 1975 est bien visible. Fiat a eu la bonne idée de convaincre Carlos Tavares (sic !) de desserrer les cordons de la bourse pour ne pas simplement coller les logos Fiat à la place des Citroën (comme c’est le cas pour la version allemande Opel e-Rocks). Certes, c’est probablement pour cette raison que la Topolino vaut un peu plus chère que l’Ami, mais elle reste sous la barre des 10.000€, 9.890€ exactement et même 8.990€ bonus EV 900€ déduit. C’est 2.000€ de plus que l’Ami de Citroën.
D’ailleurs, Fiat propose également une LLD plutôt placée, avec un loyer de 59€/mois, sans apport (l’apport est en fait les 900€ de la prime gouvernementale, le client ne débourse rien) pour 36 mois et 15.000kms (donc 5.000km/an et donc 400km/mois, ça devrait suffire pour ce type de véhicule, pour une grande partie de la clientèle).

Si les faces avant et arrière de la Topolino sont bien distinctes (contrairement à l’Ami), elle conserve les portières de l’Ami, avec charnières identiques (pour maîtriser le coût industriel), ce qui fait que la porte-conducteur est antagoniste et celle passager classique. Le tableau de bord est identique, seul le volant change et un vide-poche avec couvercle qui fait toute la longueur du tableau de bord, avec un beau garnissage en tissu à rayures avec sangles marron et boutons pressions siglés Fiat ; c’est joliment fait et apporte un supplément d’âme. Les sièges (seul celui du conducteur se règle en longueur) sont ceux de l’Ami. Au sol, des tapis en caoutchouc amovibles pour les nettoyer.

Les commandes sont ouvertes depuis fin novembre 2023 et les premières livraisons commencent depuis mai 2024. Nous n’avons pas pu obtenir de stats précises, c’est trop tôt. Mais Stellantis parle de 3.500 prises de commandes.

Pas de fermeture centralisée des portes (qu’avait la Microlino) et 2 clés ! Une petite, à insérer dans chacune des serrures de portes pour les ouvrir séparément et une deuxième clé pour la colonne de direction. Comme à la grande époque dans les années 60/70 !

Les portes s’ouvrent suffisamment pour accéder à l’habitacle, le bruit de fermeture se fait dans un claquement plutôt mal et quali. On est frappé par la visibilité 360°, excellente. Le combiné du tableau de bord donne la vitesse et le nombre de kms restant avec la batterie. Il est fiable dans ses données, nous avons pu le vérifier. A droite du combiné, 3 boutons pour activer la boite auto : Neutre, Drive et Rear. Cest simple et clair et ça s’enclenche pied appuyé sur le frein. Frein à main manuel. Désembuage vitre avec soufflerie et chauffage. Pas de rétro intérieur, 2 rétros extérieurs, pas de plafonnier (dommage), 1 prise USB. Les vitres latérales s’ouvrent suivant un procédé utilisé sur la 2cv (la demi-vitre inférieure pivote vers la haut), avec une bonne tenue en mode ouvert, donc bien vu.

Précision : contrairement à la Microlino essayée par The Automobilist une semaine avant cette Topolino, l’italienne n’a pas de coffre arrière et donc pas de hayon (tout comme l’Ami). Par contre, le siège passager (fixe) étant décalé de celui du conducteur, un peu plus en arrière, il reste un espace sous le tableau de bord pour y loger un petit bagage ou ses courses (Fiat annonce 63L). Mais si on fait un grand ravitaillement, mieux vaut être seul et prendre tout l’espace au sol côté droit.

A noter également, l’astucieux support porte-sac à main sur le tableau de bord, côté passager.

Contact. La Topolino se conduit facilement, la direction n’est pas assistée mais reste d’un maniement plutôt doux, le démarrage au fert vert est vif, on peut même se payer le luxe de surprendre bon nombre de véhicules thermiques que l’on « dépose sur place », sur les… premiers 50m 😊.

On a été agréablement surpris sur ces 2 points : le silence et la suspension.

La Topolino est, par exemple, nettement plus silencieuse que la Microlino qui offre à ses occupants un bruit « électrique » comme un galet qui frotte, à la façon des vieux tramway des années 50, oui une électrique qui fait un bruit « mécanique », ça existe ! Et bien, par contre, sur cette Topolino, ce bruit est bien filtré, donc bravo à Stellantis.

Côté suspension, l’amortissement n’est pas si mal contrôlé, et en particulier sur l’arrière, les 2 passagers étant assis quasi sur l’essieu arrière. Donc, bravo. Par contre, les sièges ont un confort vraiment sommaire, on est plus sur un siège moulé en plastique avec petit rembourrage, que l’on peut trouver dans une station de métro, en attendant la prochaine rame arriver ! Mais bon, on ne va pas non plus parcourir un Paris-Marseille avec et ça reste supportable pour des petits trajets.

La Topolino et ses dimensions/poids : longueur 2,54m, largeur 1,40m, hauteur 1,53m, 487kg.

Côté batterie : c’est une 5,5KWh, lithium-ion, puissance 9 kW (12ch), 75km d’autonomie WLTP (vérifiée), se charge en 4h00 (pas de possibilité de recharge rapide) ; sur une borne d’un magasin Lidl, la recharge d’1h15 (env 25% de charge batterie gagnée) nous a été facturée 0,64€. Raisonnable et on peut donc estimer une recharge complète 4h00 facturée env 2,50€ pour 75km (mais on sait aussi que d’un opérateur à l’autre et d’une borne à l’autre, les tarifs peuvent varier de 2 à 3 fois le prix ! L’idéal restant de pouvoir se charger chez soi en heure creuse, on doit pouvoir atteindre les 1,20/1,50€ les 75km).
Le cordon de recharge se trouve logé dans le montant latéral de porte côté passager, qu’on tire de son logement, mais sans système d’enrouleur automatique pour le remettre à sa place, on doit le « fourrer » vaille que vaille dans son logement, une fois chargé. Par ailleurs, il mesure 3m de long, c’est parfois un peu juste suivant comment est placée la borne et la place laissée à la voiture pour se garer, ou le sens de la route. Parfois, ça demande quelques manœuvres additionnelles, sinon le câble est trop court. On sent bien que l’aspect « économie » a été le soucis des ingénieurs Stellantis, pour rester dans la target prix public visée… On ne peut pas leur en vouloir et les « lacunes » de certains équipements sont sommes toutes acceptables, ça reste un quadricycle.

La Topolino est garantie 2 ans PMO, la batterie est pour sa part garantie 3 ans ou 40.000kms. La microcar est fabriquée au Maroc à Kénitra sur une chaine de production dédiée aux Topolino/Ami/eRocks Opel.

Le modèle n’est disponible qu’en un seul coloris , le Verde Vita, teint dans la masse de la carrosserie en résine, effet mat.

Un seul regret : si la Topolino a l’avantage de disposer d’un toit panoramique en verre de série (mais pas de store pare-soleil ni de pare-soleils en haut du pare-brise), elle ne peut pas bénéficier (ni même en option) du toit ouvrant toile de la version Dolce-Vita de la Topolino. Dommage, car ça restait dans l’esprit de la 500 de 1975, avec son toit en toile noire à ouverture manuelle aisée.

La Topolino Dolce-Vita est vendue au même prix que la Topolino classique : elle a donc ce toit ouvrant en toile de série au lieu du toit en verre fixe, et perd ses 2 portes latérales au profit de 2 cordons : clairement, cette Dolce-Vita est plutôt une Spiaggina électrique des temps modernes, véhicule d’été de stations balnéaires.

En conclusion, cette Topolino est une agréable surprise, on l’a vite en main, c’est un excellent moyen de déplacement urbain et péri-urbain, avec un supplément d’âme comparée à sa sœur Ami, sans le facturer exagérément. Et quelque part, rouler avec une Topolino électrique en ville a plus de sens qu’en Range-Rover thermique hybridé, de part sa faible empreinte au sol, sa masse mesurée et sa consommation d’énergie. La Topolino est un moyen de déplacement individuel bien dans son époque, astucieux et sympa, faut plutôt la voir comme un scooter 2 places amélioré, pas comme une « voiture ». Et s’il y a bien un véhicule terrestre qui justifie pleinement son moteur exclusivement électrique, c’est cette Fiat Topolino. Et, finalement, se dire qu’avec ce type de véhicule on se déplace en milieu urbain en faisant un petit geste pour une planète moins carbonée, et bien tant mieux, c’est un plus et sans forcément avoir la fibre écolo !

Nous, The Automobilist, on dit « Si ! » à cette sympathique et attachante italienne!

Et pour finir, pour l’anecdote, notre Topolino d’essai était dotée du petit drapeau italien de 5cm sur 3mm d’épaisseur, placé au niveau des ouvertures de portières. C’était avant l’interdiction du ministre du gouvernement italien, la Topolino (et l’Ami) était fabriquée au Maroc et non en Italie, tout comme ses deux sœurs françaises et allemandes.

Photos : Fiat.

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