Aujourd’hui, cette petite camionnette Renault a quasiment disparu de nos rues, routes ou places de marché pourtant entre 1960 et 1980, elle fut le VU emblématique de la marque au losange, je veux bien sur vous parler de l’Estafette.
Avec son livre »La Renault Estafette de mon père », Antoine Grégoire nous renvoie en 1959, année de la présentation du modèle qui fut certes un fourgon bien né mais aussi le premier véhicule traction du constructeur de Billancourt.
De la génèse au Trafic
De manière classique pour cette série de livres « La voiture de mon père », ce nouvel opus prend le temps de retracer l’historique du véhicule depuis que Fernand Picard, directeur du bureau d’éudes de Renault, fait acheter un VW Combi T1 et un plus vieux Gutbrod Heck 504 pour les démonter et voir comment font les allemands pour fabriquer des petits fourgons suffisants pour bon nombre de professionnels et artisans. Chez Renault, on n’oublie pas de regarder aussi du coté de chez Citroën avec le Type H ou HY et Peugeot avec le D3/D4 qui, rappelons le, sont tous les deux des tractions contrairement aux allemands qui sont classiquement des propulsions. Toutefois, F.Picard, trop classique dans sa démarche technique devra céder la place à Guy Grosset-Grange qui a fait sien le projet d’un fourgon utilitaire avec roues avant motrices.
Au fil des pages, l’autre nous fait vivre l’évolution de l’Estafette au travers de ses évolutions techniques, pratiques et « esthétique » (1968 puis 1972-1973) et des millésimes qui ont notamment vu évoluer les moteurs de l’utilitaire français.
Antoine Grégoire explique au fil des pages et des chapitres comment les premiers modèles 500/600 kg équipés du L4 0.85 L de la Dauphine de 32 ch (moteur Billancourt) au nouveau bloc moteur Cléon-Fonte 4 cylindres 1.108 cm3 à cinq paliers de 45 ch [ndla : ce moteur aura une longue carrière puisque présent sur certains modèles Renault jusque dans les années 1990]. On découvre l’arrivée de la version 1.000 kg dans le milieu des années 60 puis celle du Cléon-Fonte 1.3 L qui offre plus de couple moteur et fera le bonheur qui ont de la charge ou qui roulent beaucoup comme les vendeurs ambulants que nous avons tous connu jusque dans les années 80.
Au fil des pages, on découvre aussi les différentes propositions de carrosseries proposées par le constructeur ou par les carrossiers qui ont largement profité de l’architecture »tractio » de l’Estafette pour lui offir des adaptations aux besoins des clients et ceci jusqu’en 1980, année de l’arrivée du moderne Trafic qui signe la fin de vie du petit fourgon boulonnais.
Un livre bien illustré
Comme toujours dans cette serie, on retrouve une iconographie importante et plutôt bien choisie qui va des photos du développement du modèle à celles en usine ou encore celles en situation ou dédiées à la publicité pour le modèle. On appréciera les dessins techniques (Société des Amis de Renault) et les différents encarts et essais parus dans la presse d’alors.
L’ensemble est dense bien organisé mais… oui il y a un mais; on regrette parfois des images trop petites et difficiles à déchiffrer, mais pour l’ensemble du livre, cela reste facile et agréable à lire.
Un bouquin qui a vraiment sa place sur le bureau ou dans la biblio d’un amateur de Renault mais aussi de n’importe quel amateur d’automobiles ou de véhicules utilitaires.
Le Livre est signé Antoir Grégoire et est publié chez ETAI. C’est un livre compact qui peut se lire n’importe où puisque d’un format compact (120 pages au format 24 cm x 21.5 cm). IL ne plombera pas le budget car il est vendu au prix de 29.90€ chez Sophia Editions – ETAI ou chez votre libraire préféré.
