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Daimler AG : Un nouveau plan social en approche…

… et il sera important.
Le plan social de 10.000 à 15.000 suppressions d’emplois et la fermeture annoncée de l’usine d’Hambach n’étaient que l’entrée.
Wilfried Porth, le Directeur des Ressources Humaines et des Relations avec les salariés du groupe industriel stuttgartois travaille toujours à l’élaboration du menu économico-social mais annonce des quelques pistes pour le plat de résistance qui sera proposé, ou plus exactement imposé aux salariés allemands dans les prochains mois.

Daimler AG menacé… parce qu’il y a trop de salariés

Selon le DRH du groupe allemand la situation actuelle n’a rien à voir avec celle que nous avons connu avec la crise de 2008. Il explique ne s’agit plus d’une crise économique, mais plutôt d’une crise économico-socialo-sanitaire qui doit ouvrir la voie à restructuration de l’industrie automobile allemande mais plus généralement dans le monde.
W. Porth laisse clairement entendre qu’il ne faudra pas laisser la place aux demi-mesures qui ne feront rien d’autre que retarder le problème.
Pour lui, il faut tailler dans le vif, dans le gros du problème et éviter les tergiversations avec les syndicats.
Ces derniers ont d’ailleurs du apprécier les remarques alors qu’ils sont en pleine négociation pour la mise en place du plan annoncé l’an passé et qui prévoyait déjà plus de 10.000 suppressions de postes, notamment par le biais des départs volontaires.
Chez IG Metall, on doit être en train de préparer la riposte aux futures annonces qui pourraient concerner plusieurs milliers ou même dizaines de milliers de salariés à l’échelle du groupe.
En effet, on évoque les usines d’Utterürkheim, de Berlin et certaines filiales VP et PL pour ce futur plan.

Trois gros problèmes et remise en cause de l’essentiel des acquis

Pour Porth, Mercedes-Benz a actuellement trois gros problèmes et ce sont les suivants :

  • La pandémie de Covid-19 qui provoque également une crise économique
  • L’électromobilité et le très difficile positionnement concurrentiel des coûts globaux liés à cette technologie
  • La crise sociale, sociétale et l’impact environnemental sur notre industrie

Wilfried Porth n’y va pas par quatre chemins dans son propos puisqu’il assure que le débat sur les licenciements dans des secteurs vitaux comme la production est désormais ouvert, sans tabou, ni gants…
L’homme poursuit et risque de se mettre à dos beaucoup de monde en assurant qu’au delà des licenciements, il faut remettre en cause, pour ne pas dire supprimer une bonne partie des acquis sociaux et avantages professionnels mis en place dans les accords passés. Le DRH précise que chez Daimler il y a des conventions collectives qui définissent les conditions de pause, des indemnités de temps de travail et si ce sont des choses historiques qui ont pu être correctes à l’époque, elles ne cadrent plus avec le temps et ne cadrent plus avec les coûts de structure d’aujourd’hui.
Le DRH de Daimler AG continue en expliquant que l’article de la convention collective qui prévoit que chaque employé a droit à huit jours de vacances supplémentaires, entre autres pour s’occuper de jeunes enfants ou de proches nécessitant des soins pourrait lui aussi être remis en cause ou disparaître.
Ce n’est pas fini puisque Porth explique que la modification du nombre d’heures de travail sans compensation salariale est également en discussion tout comme il envisage de remettre sur le tapis les primes de Noël, les aides aux vacances voire même les primes d’intéressement au résultat.
La division informatique de Mercedes-Benz pourrait disparaitre à court ou moyen terme puisqu’il le groupe envisagerait de faire sous-traiter cette activité  par des prestataires externes.
La fin du service informatique permettrait d’alléger sa masse salariale en supprimant des centaines ou même quelques milliers de postes ce qui laisse à penser qu’il y aura autant de licenciements.

Attention à la riposte syndicale et aux possibles grèves

Pour aller au plus simple, le DRH allemand veut quasiment tout revoir au sein du groupe industriel mais cela ne sera pas chose aisée car les puissants et très organisés syndicats allemands auront tôt fait de rappeler les engagements pris par l’entreprise automobile.
Avec ces décisions à venir, le constructeur automobile allemand espère garantir ses marges, ses dividendes tout en dégageant des milliards d’euros qui semblent nécessaires pour passer du thermique au tout électrique en quelques années, et non en douceur, comme semble le vouloir les dirigeants politiques européens.

Porth, de finir et de déclarer :
« Nous avons des usines dans lesquelles nous avons actuellement beaucoup trop d’employés en fabrication. Cela ne peut pas durer. Aussi, il se peut donc que nous proposions à l’avenir des indemnités de départ à un grand nombre de salariés dans la majorité des usines de l’entreprise. »

Une chose est sure, Wilfried Porth ne s’est pas lancé dans de propos tout seul et il y a fort à parier qu’il soit plus ou moins la voix du « board » de Daimler AG et notamment celle du suédois Ola Källenius qui est l’actuel président du conseil d’administration de Daimler AG et le directeur de Mercedes-Benz Cars.

Le dossier Daimler AG sera à suivre et surtout à mettre en face de ce qui va être annoncé par les autres constructeurs automobiles allemands dans les prochains mois.

Via AP, StuttgarterZeitung, HeilbronnerStimme, AutoNews, WirtschaftsWoche.

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