Troisième rendez-vous de la saison 2019 du championnat de France de Rallycross, Essay, à côté d’Alençon dans l’Orne symbolise assez bien la réussite de cette série désormais incontournable du paysage automobile hexagonale. La preuve en est donnée par l’impressionnant plateau des engagés puisque pas moins de 119 pilotes ont fait parvenir leur demande aux organisateurs normands. Avec évidemment les habituelles catégories dont les populaires D4 et D3 qui, à elles seules fournissent la moitié du plateau. Et puis les trente jeunes enragés et enragées, qui animent cette coupe Twingo certes un peu vieillissante mais qui démontre année après année sa nécessaire place même si le petit modèle de Renault ne fait plus vraiment l’actualité du catalogue de la marque au losange.
Le Rallycross français, niveau mondial
Nous ne sommes jamais prophète en notre pays. Pourtant, beaucoup trop l’ignorent, le championnat de France de Rallycross est sans doute l’un des plus dynamiques en Europe. Hormis Suède et Norvège, rares sont les pays qui peuvent offrir un tel niveau de spectacle et de densité technique. En témoigne la venue de quelques bons étrangers de notre côté des frontières.
Catégorie reine, celle des Supercars s’étoffe de course en course avec même quelques pointures internationales comme le très rapide François Duval, vainqueur à Lessay. Le Belge, ancien pilote officiel Citroën en championnat du monde des rallyes, n’a rien perdu de sa pointe de vitesse et le format rallycross semble parfaitement lui aller. D’autant qu’il a choisi le team Pailler pour ses séjours en France. Les 208 bretonnes version 2019 semblent bougrement efficaces, en témoignent leurs récentes sorties dans la Manche qui les virent donner bien du souci à la concurrence. Au premier rang desquels le très éclectique Julien Fébreau qui délaisse de temps en temps le micro de Canal et la F1 pour venir ‘’au contact’’ du sport populaire et quelquefois un peu agricole.
Le Rennais est bougrement compétitif derrière un volant et comme il a choisi le team Dubourg pour ses sorties hors F1 Circus, il s’affiche à Essay comme un rude concurrent du talentueux Belge.
Maloigne pilote G Force et sa Clio mais aussi Fabien Chanoine représente les intérêts de Renault au plus haut niveau français. Même si les Clio IV semblent un peu en retrait des Lionnes, il ne faudrait pas grand-chose pour que ces deux-là montent sur la plus haute marche du podium.
Mais l’armada Peugeot est puissante. Samuel Peu, Laurent Bouliou avec des 208 fort combattives sont prêts eux aussi à profiter du moindre espace. Plus difficile pour le Belge Cox et sa Polo, désormais véritable pensionnaire de notre championnat qui flirte depuis deux ans avec les places d’honneur sans parvenir toutefois à trouver le rythme. Côté Citroën, Knapick, Vigion et David Meslier ne sont pas loin eux non plus malgré le petit retard technique de leurs montures fort heureusement souvent compensé par de bien beaux coups de volants.
Une catégorie Super 1600 toujours vaillante…
Deuxième catégorie mondiale, celle des Super 1600 étaient un peu en délicatesse en France. Mais cette saison, on assiste à une belle évolution avec pas moins de 17 engagées, intéressant d’autant que le niveau est impressionnant. Jimmy Terpereau s’est fait chahuter sa nouvelle Skoda en WRX aussi le Sarthois a repris la C2 ultra compétitive des années précédentes et le duel face à la Skoda de Jégu sera à suivre tout particulièrement. Un pilote est à surveiller en Super 1600 : le lauréat de la Coupe Twingo 2018, le jeune Valentin Comte qui hérite cette saison du volant de la Twingo du Team Olyméca. Chaque année, l’Association Française des Organisateurs de Rallycross casse sa tire lire pour permettre à un jeune espoir de monter en puissance. Cette année, c’est Valentin qui ira sans doute sur les traces de Julien Hardonnière, un des tout bons de cette catégorie avec son originale Suzuki Swift préparée au Mans.
… des Twingo, des D3 et des D4 à foison
Mais ce qui fait la force du Rallycross français c’est la grosse densité des catégories beaucoup moins lourdes financièrement que les Supercars ou les Super1600. Ces catégories sont nécessaires à la survie de la discipline, elles forment l’ossature du plateau et permettent aux organisateurs de couvrir, grâce aux frais d’engagement les frais fixes. Dès que le championnat arrive sur ses terres de l’Ouest, il y a quasiment une garantie du nombre. C’est évidemment moins vrai lorsqu’il faut quitter la Normandie, la Bretagne ou les Pays-de -la-Loire, véritables nids de la discipline. Pourtant, s’il veut encore croître, le rallycross français devra trouver quelques sites hors grand ouest.
Ce n’est pas un problème nouveau et longue est la litanie des circuits hors grand Ouest désormais oubliés. Pourtant, il existe quelques projets ça et là mais il faudrait une véritable infrastructure promotionnelle pour développer plus encore la discipline. Quelques freins objectifs subsistent ça et là.
Ci dessous les horaires de la première manche du championnat qui se court sur le circuit des Ducs à Essay.
Samedi 18 Mai 2019
8h30/12h00 : Essais libres
A partir de 13h30 : 1ères et 2èmes manches qualificatives
Dimanche 19 Mai 2019
A partir de 8h : Warm-Up
A partir de 9h : 3èmes et 4èmes manches qualificatives
A partir de 13h45 : Demi-finales et finales
Calendrier Championnat et Coupe de France de Rallycross 2019
18 – 19 Mai : Essay – Ducs (61)
1 – 2 Juin : Faleyras (33)
22 – 23 Juin : Sarthe-Lavaré (72)
27 – 28 Juillet : Kerlabo-Cohiniac (22)
7 – 8 Septembre : Pont de Ruan – Saché (37)
21 – 22 Septembre : Mayenne (53)
12 – 13 Octobre : Dreux (28)
Crédits photos : Adecom, Circuit des Ducs.