La marche forcée vers l’électrification imposée par la direction du groupe Volkswagen et une conjoncture difficile avec notamment un marché automobile en baisse ont des conséquences déjà visibles chez les constructeurs du groupe, à commencer par la firme aux anneaux qui annonce un important plan social.
Moins d’emplois pour plus de gains financiers
Audi, la filiale bavaroise du groupe VW a annoncé hier mardi qu’elle allait supprimer quelques 9.500 emplois, uniquement en Allemagne, d’ici 2025 dans le cadre d’un programme visant à terme, c’est à dire en 2029, à faire 6 milliards d’euros d’économies annuelles.
Se voulant rassurant, le constructeur aux anneaux précise que les départs prévus dans les cinq prochaines année se feront essentiellement par le non-remplacement de départs à la retraite, des départs volontaires mais sans aucun licenciement « sec ».
L’affaire est toutefois d’importance puisque cela représente 15.85% des effectifs allemands (60.000 salariés) ou 10.55% des effectifs mondiaux (90.000 employés) de la firme bavaroise.
Toutefois, comme pour se dédouaner, Audi fait savoir que sur la même période il va créer 2.000 nouveaux emplois « d’experts » dans des domaines qui sont uniquement liés à la voiture électrique et à la voiture connectée.
L’entreprise a aussi indiqué que l’ensemble des postes restants sur ses deux sites allemands sont garantis pour la prochaine décennie c’est à dire jusqu’en fin 2029.
Surement pour rassurer les salariés et ne pas trop froisser IG Metall, la marque fait savoir que les recrutements se feront en grande majorité parmi les salariés de la marque.
Audi va enfin réduire les capacités de production de ses deux usines allemandes qui souffrent depuis quelques mois d’une baisse de la demande de voitures neuves, notamment en Europe
Place à la marge et à l’accroissement de la rentabilité
Ces annonces font suite à la publication par la direction financière du groupe d’une vraie baisse de compétitivité de la marque aux anneaux depuis de nombreux mois mais encore plus durant le troisième trimestre de cette année 2019 alors que les marques Volkswagen, Skoda et Seat et plus globalement la branche automobile dans son ensemble ont progressé malgré un marché automobile mondial en tension depuis mi 2018.
La direction générale met en avant les problèmes liés à l’entrée en vigueur des nouvelles normes européenne antipollution, la hausse impérative des investissements dans le domaines des nouvelles technologies, c’est à dire l’électrique et des charges liées au personnel ont pesé sur les performances de sa filiale haut de gamme.
Avec ce plan de suppression d’emplois, Audi a un objectif principal qui est de regagner en compétitivité alors que le constructeur a perdu du terrain face à BMW et Mercedes-Benz et semble accumuler un vrai retard dans le domaine de l’électrique face aux concurrents allemands mais aussi et surtout face à l’épouvantail américain qu’est Tesla.
Avec ce plan, Audi doit se donner les moyens financiers qui doivent permettre de relever la marge vers un objectif de 9 à 11% contre à peine 7.8% pour les neuf premiers mois de cette année.
L’affaire est sérieuse puisque Frank Witter, le directeur financier du groupe industriel de Basse Saxe assure qu’au regard de la situation d’Audi, la direction générale ne peut être satisfaite de l’évolution actuelle chez Audi et que les choses doivent changer.
Adieu Rupert, bonjour Fée électricité
Bram Schot, l’actuel patron par intérim d’Audi qui cèdera début avril 2020 sa place à Markus Duesmann (ex-BMW), assure que ce plan doit permettre un nouveau départ au constructeur et de faire quasi table de l’ère Rupert Stadler.
C’est donc Duesmann qui aura la charge de mettre en application ce plan « financiaro-économico-écologico-social » puisque les premières mesures devraient se mettre en place à partir du printemps prochain.
Chez Audi comme chez VW et dans l’ensemble des marques du groupe, la magie de la fée électricité semble opérer avec son cortège de mutations techniques, ses nouveaux processus industriels, ses espoirs, des craintes (et si ça ne se vendait pas…) et comme ici chez Audi, ses plans sociaux.
On notera toutefois que le groupe Volkswagen n’est pas le seul puisque les autres firmes allemandes sont passées ou vont passer par ce genre de plan tout comme des gros sous traitants comme Continental et Bosch ou des plus petits qui sont souvent déjà en difficulté pour ne pas dire en faillite.
N’oubliez pas que l’an passé, l’agence pour l’emploi allemande avait annoncé que d’ici à 15 ans ce sont au moins 115.000 emplois qui devraient disparaître dans le secteur automobile si tout va bien mais beaucoup plus si les plans des patrons allemands se révèlent défaillants.
A suivre.
Via Audi, AP, ZDZ, AFP, Reuters, FAZ.
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