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Alfa Romeo : Et si le Junior était un atout majeur ?


Préambule

Voici une nouvelle rubrique sur le site. Au moment où tout le monde cherche son chat dans l’automobile, pas du tout modestement, j’ai décidé de délivrer quelques réflexions sur un domaine que j’ai traversé de long et en large de longues années. En fait régulièrement je tenterai de comprendre pourquoi telle ou telle marque a survécu, a disparu ou renaît de ses cendres mystérieusement. Je connais les exigences de la période. J’entends les alertes des spécialistes du climat. N’empêche qu’il ne fait jamais jeter le bébé avec l’eau du bain. Contrairement aux dirigeants européens qui ont mis une belle pagaille dans le secteur !

L’Alfa Roméo Junior, cet obscur objet de nos désirs oubliés

Lorsque l’on est jeune, c’est pour la vie disait Picasso.’’ Encore faut-il avoir le privilège de vivre assez longtemps pour s’en apercevoir pourrait-on rajouter. Alors quand un marqueur aussi puissant que le souvenir automobile, cet objet jetable le plus cher du monde, a compté dans la vie de toute une génération, impossible d’en sortir indemne. N’en déplaise aux jeunes de maintenant, nous fûmes évidemment les premiers youngtimers automobiles.

Un peu comme nos histoires d’amour de notre jeunesse, un peu comme l’image de ces beautés adolescentes qui viennent quelquefois percuter le calme rythme mémoriel de celui qui a traversé bien des moments de passion automobile, les retrouvaille avec une marque jadis aimée ont quelque chose de pas vraiment inexplicable.

Alors lorsque Alain Descat, le nouveau directeur d’Alfa Roméo France et son équipe nous firent parvenir l’invitation à essayer la nouvelle ‘’Junior’’, le parfum curieux et capiteux d’un petit Coupé rouge s’est mis à roder dans les circonvolutions d’un cerveau assez encombré mais toujours aussi prompt à frémir à l’évocation des riches heures passées dans des machines de toutes origines.

La première Junior revint à la surface. Ce magnifique petit Coupé au 1300 cm 3 si harmonieux fut pour beaucoup d’entre nous aussi sexy que Marianne Faithfull, Paul McCartney ou Sophia Loren. Voir plus. Nous roulions alors dans des 4cv gordinisées naïvement, des Deux chevaux parentales ou des berlines 404 confiées par un père assez angoissé par sa mansuétude et son audace éducative.

Arrivèrent sur le marché de la jeunesse automobile, les Triumph TR4, les Djet René Bonnet, les Alpine 1300.

Et cette Alfa Roméo venue elle directement d’Italie. En plein succès de ‘’La Dolce Vita’’, de Sophia Loren, Monica Vitti, Marcello Mastroianni, la Junior remplit elle aussi nos rêves et nos fantasmes.

L’image de la marque au trèfle était celle qui allait bien avec ce que nous étions persuadé être : la classe absolue, sacré Vittorio Gasmann, associée à la sportivité de nos jeunes années.

Peu à peu les temps changèrent, nos compagnes et nos voitures aussi. Bizarrement, un peu comme un rêve évanoui, notre attachement à cette marque aux trèfle se distancia. Sa production aussi. Notre dernier grand amour fut bien entendu le Coupé GTV mais comme des tableaux de maîtres accrochés dans une galerie un peu déserte, Alfa Roméo ne fut plus l’usine à rêve que nous avions connue. L’Alfasud était passée par là mais aussi la gestion Fiat pas toujours très lucide en ces temps animés.

Le moment le plus hard fut même cubique avec la 75 survitaminée au turbo mais pas vraiment faite pour déclencher le frisson amoureux. Une petit mention quand même pour la 159 belle mais trop approximative du côté de la finition. Pourtant, le Trèfle était toujours opérationnel au moment des évocations mémorielles. Restait à retrouver le chemin du sport.

Les productions de SUV bodybuildés ne nous faisait pas vraiment frémir. Seule, la Giulia, si belle mais si inabordable, nous faisait encore (un peu) rêver. Et puis, dans la grande tempête des changements d’actionnaires, la F.I.A.T passa dans le giron des voisins de l’autre côté des Alpes. Pour Alfa Roméo, ce fut une chance. Celle d’avoir à la tête du vaisseau un homme, Carlos Tavares, féru de sport mécanique et connaisseur des choses de la passion automobile. Véritable patron pilote, il a vite compris que contrairement à son ex employeur, il ne suffisait pas de mettre deux bandes blanches à une Twingo pour en faire un souvenir automobile.

Alors il a décidé de réellement faire renaître deux marques fleuron du passé automobile italien : Alfa Roméo et Lancia. Alain Descat prit d’ailleurs récemment la direction de celles-ci. En compagnie de DS, le projet étant de retrouver la trace du véritable Premium sans galvaudage et effets d’esbroufe.

Le premier véritable produit de cette politique sportive retrouvée : l’arrivé de l’Alfa Junior. Hybride ou totalement électrifié. Mais surtout pas pas ennuyeuse.

Ne reste plus qu’à Alfa Roméo à renouer totalement avec ces vibrations qui animèrent quelques générations. Les nouvelles motorisations devront être aussi séduisantes que les groupes thermiques. Avec la Veloce 280 ch, il se pourrait bien que Stellantis offre une belle planche de salut à sa marque italienne.

Jean-Michel Le Roy

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