Après avoir laissé, pour des raisons diverses et politiques, le champs libre à la Chine et à ses entreprises, l’Union Européenne est sur le point de lancer son « Airbus de la batterie ». Il doit donner le change aux sociétés chinoises qui ont près qu’un quart de siècle d’avance sur l’Europe en matière de batteries destinées aux moyens de transport et notamment l’automobile.
A deux pour un projet européen
Ce jour, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, son homologue allemand Peter Altmaier et le vice président de la commission en charge l’énergie, Maros Sefcovic, ont annoncé la naissance d’un consortium européen dédié au développement et à la production de batteries destinées aux voitures électriques.
Ce projet a par ailleurs reçu l’aval de Bruxelles. En effet, les dirigeants de l’Union ont jugé vital et stratégique de combler le retard de l’Europe face à la Chine dans ce domaine industriel mais aussi énergétique.
Si on en croit les ministres et le commissaire européen, ce sont entre cinq et six milliards d’euros qui vont être engagés dans ce projet européen de production de batteries.
Le montant global de l’investissement sera constitué de subventions publiques à hauteur de 1.2 milliard d’euros au maximum – auxquelles la Commission européenne a donné son accord de principe – et d’au moins 4 milliards d’euros venus des investissements du secteur privé.
L’Airbus de la batterie (Battbus peut-être ?) concerne plus particulièrement la France. On a appris qu’une usine « pilote » allait être prochainement bâtie (2019 ? 2020 ? 2025 ? 2030 ?) dans l’hexagone.
Cette unité de fabrication devrait permettre la création de 200 emplois. Ce site devrait permettre de tester les nouveaux produits et de valider le ou les process’ industriels qui seront par la suite mis en place au sein deux grandes usines construites en Allemagne et en France. Les ministres parlent de la création d’au moins 3.000 emplois directs, répartis à égalité entre les deux pays instigateurs du projet.
Les voix officielles
Du côté français, l’enthousiasme quasi triomphant est de rigueur ce jour. On voit dans ce projet à moyen terme la solution pour aller chercher le leader mondial et monopolistique des batteries, ce qui fait dire à Bruno Le Maire : « Ce projet est une étape majeure dans la longue histoire de notre industrie européenne. L’Europe n’est pas condamnée à dépendre des importations technologiques des deux grandes puissances que sont les Etats-Unis et la Chine. »
Peut être un peu vite, Bruno Le Maire de compléter et d’assurer : « D’autres états membres de l’UE ont par ailleurs déjà manifesté leur souhait de rejoindre le projet. Je pense notamment à l’Italie, la Belgique, la Pologne, l’Autriche et la Finlande ».
Etonnamment, ces pays hautement intéressés par ce dossier n’avaient pas dépêché à Paris le moindre représentant susceptible d’apporter une caution morale au projet d’Airbus de la batterie automobile.
Du côté allemand, on se veut plus proche de la réalité et Peter Altmaier de dire : « Aujourd’hui, nous avons un intérêt plus élevé que jamais dans ce projet. Nous disposons de 35 réponses positives, y compris celle de grands producteurs automobiles. Les consortiums ne sont pas composés par l’état ou les états qui valident le programme, ils ne sont pas composés par les ministres ou par la commission (européenne).
Cet « Airbus » de la batterie est le fait des industriels et des constructeurs européens qui sont à l’origine de ce projet ».
Le vice-président de la Commission européenne en charge de l’énergie, présent ce jeudi, d’apporter sa caution (et celle de la présidence européenne) et d’exposer les éléments suivants : « Le temps presse. Ce projet est un vrai enjeu stratégique pour accélérer la transition écologique, assurer la compétitivité globale et à venir de l’Union européenne. Par ailleurs, la Commission Européenne continuera de jouer un rôle de facilitateur dans ce programme. Enfin, pour que le dossier avance vite et bien, Bruxelles pourrait donner son feu vert formel à l’octroi de subventions publiques à ce projet avant le mois d’octobre 2019. »
Le ministre allemand de l’économie d’ajouter : « Le consortium PSA-Opel-Saft (filiale de Total) est le premier présent sur le dossier parce qu’il est le plus avancé dans la réflexion pour commencer une production à grande échelle ».
Cap est mis vers les batteries de 4eme Génération
Les parties prenantes au dossier et présentes ce jour à Bercy espère que cette nouvelle alliance industrielle et technologique européenne permettra aux européens de combler près d’un quart de siècle de retard sur la Chine mais aussi sur les USA tout en évitant de se faire doubler par certains pays qui veulent peser sur ce marché comme le laisse entendre l’Inde.
Par ailleurs, les ministres et le commissaire espèrent que les restrictions de circulation imposées aux thermiques vont permettre aux ventes de VE de décoller (enfin ?) dans l’Union européenne au lieux de se cantonner entre 1.5 et 2.5% du marché automobile.
En agissant de la sorte, et si le programme mène à quelque chose de viable rapidement, les ministres et le représentant de la commission espèrent pouvoir reprendre pied dans le monde de la production de cellules de batteries.
En effet, de nos jours, celui ci est essentiellement l’apanage d’entreprises chinoises mais aussi asiatiques ou américaines mais surtout pas européennes.
Le cap est désormais mis en direction des années 2025/2026 et les batteries dites de 4eme génération ou solides qui devraient apporter un vrai plus dans l’électrification des moyens de transport. On espère seulement que le projet prendra vraiment son envol et qu’il ne piquera pas du nez (comme beaucoup de projets européens) une fois l’euphorie du lancement passée.
Dossier à suivre.
Via AP, AFP, @economie.gouv, Reuters.
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