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Affaire Nissan-Ghosn : Des craintes apparaissent chez le constructeur

Et si l’affaire Ghosn commençait à se dégonfler ? C’est de l’ordre du possible si on en croit les dernières informations venues du Japon. En effet, du coté de la direction de Nissan et des avocats de l’entreprise on ne parait plus aussi serein dans la perspective du futur procès.

Des affaires de signatures mais pas seulement

Certaines personnes toutes proches de la direction de Nissan craignent maintenant que la prétendue connaissance par Saikawa de possibles arrangements financiers mis en place par Carlos chez Nissan puisse compromettre tout ou parti du procès à venir.
L’inquiétude est centrée sur l’affirmation selon laquelle, avant de devenir PDG, Hiroto Saikawa aurait signé plusieurs documents essentiels dans les accusations portées contre Ghosn. L’affaire avait été évoquée fin 2018 mais vite étouffée par le patron actuel du constructeur japonais.
On découvre ainsi que la signature de Saikawa apparait sur de nombreux documents financiers (mais pas seulement) qui sont connexes au dossier. Leur existence, discrètement consignée et intégrée par l’équipe des procureurs du tribunal de Tokyo sont en train d’être remis à l’équipe de la défense de C.Ghosn dans le cadre de la découverte préliminaire du dossier d’instruction.
Selon les médias japonais, la prise en compte de ces documents internes officiels n’est pas la meilleure chose qui puisse arriver à H.Saïkawa dans la perspective d’un procès.
Une source proche de Nissan et dossier déclare : » La société craint que lorsque ces documents seront révélés, que ce soit par le biais d’un procès ou maintenant, cela mettra dans l’embarras Nissan et surtout risque for de géner Saikawa car, de toute évidence, il a signé tous ces documents financiers et de gestion ce qui signifie qu’en tant que patron de Nissan il a validé les décisions. »

Mais là où l’affaire se corse c’est qu’on découvre que Saïkawa aurait signé des documents depuis 2017 (année de sa nomination comme patron de Nissan par Ghosn) mais aussi en 2011 et 2013 à une époque où il était un administrateur représentant au conseil d’administration habilité à signer certains documents financiers au nom de la société automobile.
Ainsi on comprend que Saïkawa a validé et signé des documents qui autorisent la façon dont Carlos Ghosn recevrait des fonds mis de côté au titre de la rémunération différée après son départ de la société (et ce quel qu’en soit le motif).
Les documents originaux signés ont été rassemblés par les procureurs japonais dans les dossiers des documents importants du dossier Nissan. Aussi plusieurs dirigeants de Nissan sont en train d’être convoqués pour un interrogatoire et il se murmure ici et là que dans les prochaines semaines Hiroto Saïkawa pourrait lui aussi être entendu dans le cadre, non pas comme témoin mais comme personne impliquée dans le dossier.

Vers une contre attaque de la défense

Les avocats de Ghosn pourraient utiliser des documents signés par Saikawa et d’autres dirigeants de Nissan pour affirmer que toutes les transactions étaient autorisées, transparentes et connues notamment auprès du CA de Nissan et des différents directeurs concernés. A la première présentation et explication des documents, on découvre que le conseil d’administration a voté en faveur de l’autorisation pour les administrateurs et les employés non japonais à signer de tels contrats.
Selon les avocats de Ghosn et surtout le principal défenseur de l’ex-patron de l’Alliance, Junichiro Hironaka, il n’y a aucune base pour toutes les accusations de dissimulation des faits ou de comportement illégal ou injuste envers Nissan et probablement envers les services de l’état japonais.
On apprend aussi que le paiement des logements à Paris, Rio de Janeiro et Beyrouth par Nissan, contrairement à ce qu’affirmait Saïkawa, n’a pas fait l’objet d’accusations criminelles. Une source assure que rien est engagé sur le sujet par le tribunal qui s’est initialement et simplement limité à se renseigner et à collecter quelques éléments sur les faits présumés.

Profil bas et procès à venir

Du coté de Nissan, on semble courber l’échine et faire un profil presque bas. Nicholas Maxfield, le porte-parole de Nissan, a déclaré que la société ne ferait aucun commentaire sur les derniers déroulement de l’affaire menée contre Carlos Ghosn et de simplement ajouter :« L’enquête interne de Nissan est en cours et la société s’attache résolument à remédier aux faiblesses de la gouvernance qui n’ont pas empêché ces agissements ».
Fermez le ban.
Sachez enfin que le procès qui se tiendra au Japon ne devrait pas avoir lieu au tribunal de Tokyo avant la rentrée ou le début de l’automne 2019.

A suivre.

Via Nikkei, AP, Asahi, ANE.

Frédéric Euvrard

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