En partant de la tranquille Fiat 600e, Abarth propose une véritable petite GTI des temps modernes : look impressionnant, fiche technique avenante affichant puissance électrique permettant de s’amuser et dispositifs mécaniques dignes de sportives plus cossues. Mais le scorpion a-t-il toujours l’âme piquante ?

Et si l’électricité était une aubaine pour Abarth ? Un comble pour ce spécialiste, à l’origine, des pots d’échappements. En effet, depuis le passage à la motorisation électrique sur la 500 estampillée du Scorpion, les ventes du modèle se sont envolées, représentant, en 2024, près de 10 % de l’ensemble des 500e proposées, comprenez Fiat et Abarth confondues. Une raison à cela, l’auto, moins radicale que les versions 595 ou 695 thermiques, se positionne, dans l’esprit des acheteurs, comme une déclinaison sportive de la Fiat 500e. Elle permet ainsi de rêver à une sportive accessible, leitmotiv d’Abarth, qui offre tous les avantages d’une électrique : couple instantané, bon équilibre des masses, centre de gravité abaissé… Mettons provisoirement de côté la question de l’autonomie, qui n’est clairement pas le critère principal d’achat d’une sportive, qu’elle soit d’ailleurs électrique ou thermique. Fort de ces considérations, la petite marque se voit bien étoffer son catalogue : et pourquoi pas une 600e…

L’Abarth 600e est une Fiat 600e sous stéroïdes

Avant de passer à la partie essai, prenons le temps de découvrir cette Abarth 600e. Cela ira vite : il s’agit d’une Fiat 600e après quelques leçons de musculation. Elle bombe le torse (+ 2 cm en longueur), élargit ses épaules (+ 3 cm en largeur), accentue son empreinte au sol (voies augmentées de 3 cm à l’avant et de 2,5 cm à l’arrière), et baisse la tête pour accentuer l’effet aérodynamique (assiette abaissée de 2,5 cm). À la carrosserie rondouillarde (et sympathique) de la Fiat, la version Abarth ajoute des éléments suggérant le passé de la marque sportive : les découpes rectangulaires dans les boucliers rappellent le dessin des radiateurs d’antan, ou encore l’aileron subtilement intégré au sommet du hayon évoque le capot maintenu à l’horizontal pour alimenter en air le moteur lors des courses… Le tout est parachevé par une monte pneumatique de 20 pouces et des teintes spécifiques comme le Vert Acide ou le Violet Hypnotique, proposées de série sur l’édition limitée Scorpionissima.

Des passagers bien calés dans les baquets

Cette édition spéciale Scorpionnissima, proposée au lancement, reçoit également un aménagement intérieur spécifique avec des baquets conçus par Sabelt. De quoi être parfaitement calé pour s’emparer du volant en cuir et Alcantara, orné du Scorpion. Ce seront bien là les seules différences notables avec le modèle Fiat. Un peu plus de soin apporté dans le choix des matériaux aurait été bienvenu : la dureté des plastiques, notamment au niveau des zones de contacts, ne cadre pas avec le prix réclamé… Pour la partie technologique, l’Abarth reprend les compteurs numériques de 7 pouces et l’écran tactile de 10,25 pouces intégrant tout de même quelques manomètres en relation avec l’esprit sportif (et électrique) de la voiture. À noter que l’aisance aux places arrière est plus limitée qu’à bord de la Fiat : les coques des sièges avant prennent de la place. Le coffre dispose toujours d’un volume de 360 l.

L’Abarth 600e est loin d’être une sportive tape-cul !

Levons les doutes : l’Abarth 600e est bel et bien sportive. Les différences avec la Fiat 600e sont flagrantes. Autant cette dernière affiche une certaine légèreté dans l’ensemble de ses commandes, à commencer par sa direction, autant la version piquée par le Scorpion se montre ferme et verrouillée. Une direction plus consistante sur route n’aurait pas fait de mal, mais nous verrons que sur circuit cela fonctionne bien. Passé entre les mains des ingénieurs de Stellantis Sport (dont beaucoup sont des ex-Peugeot Sport) et d’Abarth, le châssis eCMP se transforme en version Perfo-eCMP et offre une tenue de cap imperturbable. Il est bien aidé en cela par une barre antiroulis supplémentaire à l’arrière et une version plus grosse à l’avant. Les suspensions ont été affermies afin de contenir au mieux les effets de roulis et de tangage, mais sans jamais provoquer la moindre remontée indélicate en provenance du revêtement (pavés, saignées…). Le confort est d’autant mieux préservé que les assises des baquets offrent des densités de mousse différentes pour l’accueil et le maintien. Avaler les km ne semble pas problématique, d’autant qu’avec 320 km d’autonomie, environ, les pauses seront fréquentes…
La voiture répond parfaitement à la moindre sollicitation de l’accélérateur. Avec ses 280 ch, obtenus en mode Scorpion Track, la version Scorpionissima est annoncée pour 5,85 s. dans l’exercice du 0 à 100 km/h. Ce qui en fait l’Abarth la plus expéditive jamais produite. Mais elle se débrouille également très bien dans les relances : nous avons relevé environ 4 s. pour passer de 90 à 130 km/h, ce qui augure des dépassements en toute sécurité…

Saine, l’Abarth 600e est aussi joueuse

… mais aussi des sorties de virages rapides. Ça tombe bien, une petite séance sur la piste du circuit de l’Auxois Sud, en Bourgogne, est prévue. Sur ce tracé sinueux, cette 600e sportive parvient à enchaîner les virages et donne le sourire même aux néophytes, tant elle se montre saine dans ses corrections. Abarth prouve une nouvelle fois sa volonté de rendre accessible la sportivité à tous. Certains auraient toutefois apprécié un comportement plus radical. À l’ancienne. Pour ceux-là, Abarth a installé un différentiel mécanique à glissement limité Torsen sur les roues avant. Résultat, le patinage à la ré-accélération est parfaitement contenu. En sortie de virage, le conducteur pourra y aller franchement… mais il devra s’accrocher au volant, les remontées de couple sont importantes. Par ailleurs, l’auto sait aussi se montrer joueuse : l’arrière se met à glisser pour enrouler le virage au moindre lever de pied.
Et le freinage dans tout cela ? Abarth n’a pas lésiné en adoptant des étriers à quatre pistons pour serrer les disques de 380 mm à l’avant. Il n’en fallait pas moins pour stopper les 1 640 kg de l’auto lancée pleine balle dans la ligne droite. En revanche, la pédale manque cruellement de consistance à l’attaque. Les pilotes instructeurs Abarth n’avaient pas menti : il faut être debout sur les freins au bout de ladite ligne droite. Et ne comptez pas sur le freinage régénératif pour vous épauler : son action est ici plus que limitée. Le bouton B est placé de toute façon trop loin pour une utilisation sur circuit : des palettes au volant auraient été une bonne idée.

Bon son ne saurait mentir !

Afin de satisfaire les fans d’Abarth, le système Échappement 2.0 a été amélioré par rapport à celui proposé sur la 500e. La sonorité se veut plus réaliste et elle suit les montées en régimes : à l’arrêt, vous vous surprendrez à faire « rugir » le moteur avant un départ fulgurant. Le son est orienté vers l’extérieur de la voiture et s’estompe passé 120 km/h. Le système est proposé de série sur la Scorpionissima et il est déconnectable. Au contraire du bruit du clignotant, parfaitement insupportable. Malgré son prix de 48 900 €, cette offre Scorpionnissima reste éligible au bonus écologique 2025 : Abarth la propose, en effet, comme un pack à la finition Turismo (44 900 €). De plus, afin de ne pas faire de jaloux, la marque propose une remise allant jusqu’à 6 000 € en complétant le bonus pour ceux qui y ont droit. Ainsi, la gamme s’affiche de 38 900 € à 42 900 €. La 600e Scorpionnissima est proposée en version « all inclusive », mais à seulement 1949 exemplaires.

Notre avis sur l’Abarth 600e

Difficile de ne pas ressortir avec le sourire de cet essai. L’Abarth 600e, dans sa version Scorpionnissima, coche les cases attendues. Elle procure les sensations souhaitées en accrochant le bitume dans les virages, en proposant des relances tonitruantes sans pertes d’adhérence (sur le sec…), en se montrant joueuse sans être brusque. Et pour couronner le tout, elle ne fait mal ni au dos, ni aux oreilles. Abarth s’adapte à son temps et pourrait finalement être une aubaine pour l’électricité…

Photos : Florian Chopin pour TA, Patrice Maurein, Abarth.

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