A vrai dire, personne n’a été surpris de la teneur de cette 90 édition des 24 Heures. Tout était réuni pour que cela ne soit pas un grand cru, juste un cru standard. Et ce ne le fut pas malgrè une victoire très (trop) sérieuse des Japonais et quelques belles bagarres.
Non, pas que la victoire des Toyota soit usurpée. Non pas que la bagarre en GT ne soit pas un beau moment de sport automobile. Non pas que la course exemplaire des LMP2 de Jotta soit une promenade de santé. Non pas que la prestation très sérieuse et efficace des Glickenhaus soit à négliger, mais franchement, depuis cette drôle de punition infligée à l’Alpine, on avait vite perdu l’espoir d’une course disputée et haletante.
Toyota sans rivales en Hypercar
Certes, Lapierre s’est un peu loupé dans la gestion de la slow zone, certes l’incident de la commande d’embrayage ruine les chances d’une belle place pour la voiture bleue. Certes, il y a la sortie de Vaxivière un peu déconcentré lors de la remontée et tout cela à mis à mal les espoirs des spectateurs un peu chauvins même si en fait cette voiture, l’A480 est aussi une Oreca à moteur Gibson et n’a pas grand-chose à voir avec l’aventure de Jean Redelé et de ses héritières mancelles. A part la référence du bleu peut être et encore !
Nous regretterons évidemment cette décision de punir la voiture française en lui infligeant des restrictions un peu outrancières. Il y eu dans ce geste des législateurs une volonté de faire passer un message pour les constructeurs de 2023 : « Nous sommes les maîtres et vous êtes là pour nous écouter ».
Assurément ce n’est pas le meilleur moyen de se faire des amis et des alliés et il faudra voir ce qui se passera quand d’autres constructeurs « capés » et puissants rejoindront Toyota et Alpine. Mais encore une fois, les organisateurs (ACO et FIA) n’ont pas fait dans la dentelle. L’avenir nous dira s’ils ont eu raison !
Toujours est il que Toyota a réalisé une course exemplaire. Pas très véloces, pas très audacieux, mais fidèles à leur image, les Japonais ont fait ce qu’il fallait et l’emporter ainsi dans la Sarthe pour la cinquième fois consécutive est une belle preuve de sérieux et d’opiniatreté, ceci en profitant du vide et des désertions des autres constructeurs.
Mais quelle belle prestation des Glickenhaus qui ont pris le problème par le bon bout. Il aurait été stupide d’aller titiller les Toyota. Le « patron » a choisi de s’inspirer des grands anciens, il a fait une course à la Jean Rondeau, privilégiant la fiabilité, au rendez-vous, à la vitesse. Les lauriers viendront plus tard et ils ne sont peut être pas aussi loin que ça .
Jotta mais aussi Prema en LMP2
Les petits malins ont pu rencontrer quelques ‘’pointures’’ dans les équipes engeant les LMP2 les plus efficaces. On connait le grand professionnalisme de hommes de chez Jotta, la preuve en est leur victoire dans la catégorie et une troisième place au général mais on a pu aussi voir que du côté de Prema, les techniciens maitrisaient magnifiquement relais et ravitaillement.
C’est que sans doute, c’est du côté de cette brillante équipe italienne qu’iront se porter les efforts de recrutement de l’équipe Endurance de la Squadra Ferrari. On a d’ailleurs pu repérer quelques ingénieurs, techniciens et hommes de base d’un dispositif qui se met en place pour 2023 du coté de Maranello. Tout comme évidemment chez Penske où ça parlait plus teuton que yankee, c’est là en effet que Porsche a concentré ses futurs acteurs du retour de la marque de Stuttgart.
Porsche de retour en GT, Mako enfin !
Il nous l’avait dit avant le début de l’épreuve, Fred Makowiecki était toujours placé au Mans, jamais vainqueur. C’est désormais chose faite mais que ce fut rude. Il fallut une poisse incroyable des deux très belles Corvette pour que Porsche retrouve des couleurs au Mans. Encore une fois, en GTE Pro les Ferrari d’AF Corse, très discrètes en début de course pensaient bien l’emporter mais la rage de Lietz-Mako et Bruni leur permit de se débarrasser du sparadrap italien qui collait pourtant très fort aux échappements des américaines. Cette empoignade fit le bonheur des spectateurs un peu frustrés de la monotonie de la course des « grosses’’. Et c’est tant mieux.
En GTE Am, là aussi on s’est sérieusement secoué. Et à la fin, pour le plus grand bonheur des Britanniques, ce fut le God Save the Queen qui résonna pour la victoire de l’Aston Martin Vantage du team TF Sport de Keating-Chaves-Sorensen.
ndla : le classement et les photos d’ambiance arriveront demain lundi et mardi.
Photos : ACO.
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