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24 Heures du Mans 2022 : Mais où sont les spectateurs ?

L’ACO pensait retrouver son public dès cette journée d’essais préliminaires placée juste une semaine avant la course.

Bien mal lui en pris puisque ce n’était pas la grande foule sur le circuit manceau. D’ordinaire, ces essais permettent aux  »locaux » de se plonger avec gourmandise vers les abords du tracé. Dimanche, les parkings étaient vides (ah, ce fameux parking VIP où AUCUNE voiture n’était garée !), les tribunes très clairsemées et finalement pas grand monde qui déambulait dans le paddock.
Alors, crise passagère de popularité où maladie bien plus grave ? Difficile a dire pour l’instant.
Nous en saurons plus lors de la première séance d’essais de mercredi soir mais le moral n’est pas au beau fixe. Il est vrai que l’uniformité du plateau n’engage pas aux folies, l’endurance vit des instants difficiles. Déjà, on attend 2023 avec impatience, cette période de « crise Covid » plus « crise réglementaire » n’a que trop duré.

Les constructeurs qui s’annoncent sauveront sans doute les 24 Heures. Première sortie de la Peugeot à Monza en juillet, on est impatient de savoir si le constructeur français a les arguments nécessaires à la revitalisation de la discipline. Porsche suivra, puis Ferrari, Cadillac, Honda, BMW et Lamborghini en 2024. Il était grand temps, l’endurance est dans une grosse crise d’indigestion… de LMP2 sans doute.

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Oreca truste le plateau –

Ok, c’est un peu la coupe Oreca cette année encore. Songez donc, pas moins de 26 LMP2 sont équipées de châssis made in De Chaunac pour une seule Ligier. Rajoutez à cette escadre l’Alpine désormais en  »Hypercar » ex Rebellion qui, elle aussi, est construite sur une coque fabriquée à Signes. Ne pas oublier non plus la très lourde synergie entre Toyota et les hommes de l’entreprise française. Impossible donc de taire l’immense place prise par Hugues et ses hommes. Son intelligent travail de lobbying a bien fonctionné. Trop sans doute.

Et pan Bruni ! –

Gian Carlo Bruni est un des pilotes Porsche les plus expérimentés. Pourtant, en milieu de matinée, il chiffonnait sa 911 RSR officielle au virage de Mulsanne, un endroit où on ne se sort quasiment plus !
L’italien est allé taper fort dans les rangées de pneumatiques, inaugurant ainsi un liste de sorties de route jamais totalement sans conséquence au tout début de cette rude semaine mancelle. En début d’après midi, Simon Mann sortait lui à Indianapolis, histoire de mettre les Ferrari d’AF Corse à égalité avec les officiels Porsche.

En début d’après midi, les Glickenhaus cernent les Toyota

On les avait vues à leur avantage à Spa, elles ont confirmé au Mans en début d’après midi. Les voitures américaines sont dans l’allure, ce qui est bon signe avant d’aborder cette édition qui semble quand même sur le papier dévolue aux protos japonais. C’est Romain Dumas qui semblait le plus fringant devant Lopez et Hirakawa. Le Rennais Franck Mailleux lui était à deux secondes de la voiture soeur, il n’avait pas roulé à Spa et devait retrouver du rythme.

Une heure avant la fin de la séance, Pechito Lopez remettait sa Toyota en haut de la grille mais Olivier Pla, toujours aussi affûté, ne lui laissait surtout pas la bride sur le cou.

Du côté des frenchies d’Alpine, Lapierre, Negrao et Vaxivière faisaient correctement le job et comme il n’était pas vraiement utile de provoquer les ingénieurs patron de la sacro saint Balance of Performance (BoP), la Bleue naviguait à trois secondes des plus rapides.

Pourtant, trois minutes avant la fin des essais, le speaker du circuit s’égosillait : Une Toyota était en panne à Mulsanne. Les Japonais nous refaisait le coup de Spa !

En LMP2, la bataille fait rage. Comme à Spa, les deux voitures du WRT belge se sont montrées efficaces tout comme la Jotta de Da Costa. Un peu moins quand même que celle d’United Autosport d’Albuquerque, créditée d’une très beau 3′ 33 » 099, au beau milieu des gros protos.
Avec des pilotes comme Kubica, Nasr, Bourdais, Hanley, et quelques autres, il y aura une véritable bataille de  »chiffonniers » dans cette catégorie toujours prête à profiter d’une débâcle des hypercars.

En GT, les Ferrari d’AF Corse et les deux Corvettes officielles semblent les plus promptes à se mettre en jambe. Mais là aussi, les Porsche officielles ne tiennent pas à s’attirer les foudres de la BOP, véritable épée de Damoclès au dessus des concurrents de ces 24 Heures.

L’affaire est à suivre durant cette semaine mancelle qui s’ouvre. Nous profitons de l’occasion pour vous proposer le programme des six journées à venir.

Photos & Documents : ACO

Jean-Michel Le Roy

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