L’humeur maussade du vieux Manceau que je suis.
Naguère, être spectateur au Mans donnait des « droits et des privilèges ». Tout un chacun pouvait, au gré de ses humeurs, s’en aller dans toutes les enceintes du circuit pour donner libre cours à son admiration pour ces merveilleux fous conduisant de drôles de machines.
Hélas, plus rien n’est plus comme avant. Une terrible affection contamine depuis quelques années les abords du circuit manceau.
Les plus éminents spécialistes nous décrivent une situation de plus en plus préoccupante année après année. La faute, suppose t-on, à un virus implacable qui rode dans les derniers sapins du circuit sarthois.
En résumé, c’est la séparation en plusieurs partie de l’enceinte mancelle.
Pour les »populaires » acquittant un billet, pas ou peu d’ombre, on coupe à qui mieux mieux les sapins de la célèbre forêt mais aussi les autres, des talus de terre assez souvent déstabilisés par de récentes averses, des parkings désormais très occupés par des tentes ou des camping cars…
Et puis des navettes garnies par dizaines ou même centaines, dans tous les sens, déboulant à toutes les vitesses et trimbalant dans l’intérieur du circuit des milliers de VIP pressés de retrouver une coupe (une hérésie d’ailleurs…) de champagne frais, une tranche de saumon, des fauteuils cosy dans l’un des nombreux espaces réservés et privatisés qui font autant de murs infranchissables lorsque le spectateur moyen veut accéder aux proches abords de la piste.
Pour ce dernier, ce sont des kilomètres de slalom à chercher des passages, des gués entre ces citadelles gardées par de solides gaillards pas vraiment aptes à tisser des liens amicaux. Le terrible fléau frappe la Sarthe et son circuit : la Vipéïte aigue, la même maladie qui a tellement fait de dégats en Formule 1.
Un drôle de monde donc qui, peu à peu, se construit comme le reflet d’une société déséquilibrée qui semble avoir fait son choix : celui d’un business modèle détaché des obligations de popularité.
Assurément pas la meilleure façon de combattre la morosité ambiante qui sévit dans le paysage automobile.
Crédits photos : ACO/24 Heures du Mans.
Un billet d’humeur est fait pour ouvrir à la discussion et aux avis différents
C’est votre cas mais on doit aussi garder à l’esprit que Jean Michel Le Roy a en mémoire des années mancelles que, pour ma part, je n’ai pas connu et qui, je le pense, devaient laisser plus de place à la liberté de mouvement et aux photographes. Il est vrai que les grillages sont un vrai problème pour vos photographies puisqu’ils sont presque plus présents que les voitures 😉