Sport automobile

24 Heures du Mans 2019 : Journée test

Toyota travaille, les autres suivent.

Sébastien Buémi n’était pas très inquiet avant d’aborder cette journée test. Tranquillement, samedi matin, tandis que Brenton Hartley faisait ses premières apparitions officielles en chemisette Toyota, le pilote suisse affichait lui une sérénité sans faille :  »On est là pour valider un certain nombres de choix techniques très habituels ici. On connaît désormais bien cette voiture puisque cela fait trois ans que nous roulons avec ce modèle. En fait depuis Spa, nous avons juste fait un test là-bas et aussi du simulateur.’ L’illustration parfaite des propos du pilote vaudois fut donnée d’emblée par Mike Conway qui tapait un impressionnant 3′ 22 ». Le ton était donné, les deux Toyota hybrides restaient les reines de la fête.

Derrière, il y avait du grain à moudre. Tout au long de la journée, les deux Toy allèrent limer le bitume près de 105 tours chacune.
Au bilan, un Buemi très proche des temps de l’année dernière (3′ 19 » 400), de quoi se dire que sans cette foutue EoP… Mais derrière, personne ne chômait. Il fallait rester dans le sillage des japonaises.

C’est à quoi s’attachèrent toute la journée les deux BR des Franco Russes du SMP Racing. Le premier à dégainer fut le toujours jeune Stéphane Sarrrazin qui installa sa LMP1 à deux secondes des Toyota. C’était en tout point conforme aux prévisions des observateurs avisés du WEC.
Pourtant, la veille, Buemi trahissait une petite crainte en pronostiquant une belle vélocité pour les machine russes.« Théoriquement, ici au Mans, sur un tour, on est moins compétitif qu’à Spa. Nous utilisons moins la puissance de l’hybride et comme nous embarquons moins d’essence que les LM1 conventionnelles, en perfo, ils peuvent un instant être devant. Après, ils leur faudra tout mettre dans le bon sens. Jamais simple au Mans. »

Evidemment, il fallait aussi s’intéresser aux évolutions des deux Rebellions, qui, elles aussi passèrent beaucoup de temps dans le sillage des voitures les plus rapides. Comme les SMP, c’est à dire à deux secondes pleines des Toy.

En fait, tout ce travail est quand même faussé par la nécessité de ne pas trop en montrer. On sait que l’ACO et la FIA peuvent, jusqu’à la veille du départ de la course, changer la donne en attribuant en LMP1 plus ou moins de débit à la pompe, plus ou moins de poids.
Alors, pour rien au monde Toyota ne voudrait se voir changer cette fameuse EoP qui fait tant cogiter les techniciens de la FIA et les ingénieurs des teams.
Aussi, en cette journée de test, l’heure n’était pas à la performance pure mais au travail de fond et il est hors de question pour la firme japonaise de donner des bâtons pour se faire battre.

Pas le même monde en LMP2 puisque là, nous sommes dans une configuration très homogène pour tous les concurrents. Moteur identique, trois type de châssis, la différence se fait essentiellement aux pneus et au pilotage. Alors, forcément, c’est serré. Très serré.
Avant que ne tombe un peu de fraîcheur sur le circuit manceau, l’escadrille des LMP2 volait en rang serré, en leader la  »Jackie Chan » de Tung, suivi comme son ombre par l’Alpine de Lapierre, des Dunlop pour la première, des Michelin pour la deuxième, la partition s’engageait bien.
Derrière, comme une volée de moineaux, la moitié du plateau LMP2 calé en moins de deux secondes.

En GT, la bonne BOP fait encore son oeuvre.

S’il est une chose dont ne sont pas peu fières les patrons du WEC et du Mans; c’est bien la BOP (balance de performance) qui préside à l’équilibre sportif du GTE Pro. Songez donc, pendant cette journée test, il n’y a pas eu moins de douze voitures dans la même seconde, c’est dire si le menu est alléchant pour la course qui vient.
Devant, la Corvette de Rockenfeller réussissait un beau galop en menant devant les habitués du WEC. Et puis quel son ce V8, il va nous manquer !
Toutes les  »usines » sont dans un mouchoir de poche. La mauvaise surprise venant toutefois de la piètre prestation des BMW officielles bien plombées, elles, par une BOP pas très clémente avec les puissantes bavaroises.

En GTE Am, c’est Ferrari qui semble en forme avec la Weather Tech Racing de Wilander, et c’est une petite surprise dans ce concert habituellement dominé par les Porsche ou les Aston Martin.

Affaires et écuries à suivre durant les deux prochaines semaines.

Crédits photos : ACO, 24H du Mans, Porsche, Gazoo Racing, Weather Tech, Chevrolet Racing,

Jean-Michel Le Roy

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