L’événement se déroulait vendredi soir dans le cadre feutré de l’Assemblée Nationale lors de l’examen du projet de Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) voulu notamment par la ministre des transports Elisabeth Borne.
Ce soir là, alors que Paris s’endormait et se préparait au week end, les parlementaires ont voté en commission la fin de la vente des véhicules à carburants fossiles c’est à dire fonctionnant à l’essence, au diesel et au gaz naturel.
L’affaire fut menée par l’un des rapporteurs de la commission du développement durable, le député LREM Jean-Luc Fugit qui agissait avec la bénédiction de la ministre mais aussi des plus hautes instances de l’état.
Le député est venu avec un argument massue imparable qui dit : « Si plusieurs pays européens se sont positionnés en ce sens, en adoptant cette décision la France serait le premier à inscrire dans la loi cette interdiction en 2040. »
On sent bien ici le sens de l’exemplarité française qui se doit être première partout… ne serait ce que pour faire la leçon aux autres !
Où veut aller la France avec cette décision ?
Un peu nulle part et partout à la fois, c’est hélas un peu la réalité de l’affaire puisqu’en agissant de la sorte, la France lance un mouvement qui risque fort de mettre à mal l’avance technologique prise par les groupes automobiles français mais pas seulement. Par effet de panurgisme écolo-politique, il y a fort à parier que bon nombre d’autres pays d’Europe emboîteront le pas à la France et prendrons le risque de voir leur industrie automobiles mises à mal, d’abord sur le marché européen mais aussi sur le marché mondial qui représente bon an – mal an, entre 75 et millions d’unités vendues chaque année.
On gardera à l’esprit les propos de certains dirigeants des services techniques et de R&D des marques qui assurent que si entre 2030 et 2035, ils parviennent à vendre entre 15 et 20% de leur production en « électrique » ce serait déjà une bonne chose.
Du tout thermique au tout électrique en 20 ans
C’est donc le choix validé par les députés qui ont voté en faveur de cette décision mais c’est aussi un choix autoritaire qui ne prend aucunement en compte la situation économique, l’avance technologique et les avis éclairés et objectifs.
Ici, une seule doctrine a prévalu, la vertitude qui permet de se donner bonne conscience en oubliant tous les autres facteurs et la gestion de toutes les pollutions.
Si nous savons tous que la diminution du niveau de pollution du aux moyens de transport est un objectif important, on notera qu’une étude récente faite au niveau européen montre que si tous les automobilistes de l’Union Européenne passaient à l’électrique, la diminution du fameux niveau de CO2 dans l’atmosphère ne baisserait que de 0.5%, autant dire quasiment rien.
Avec cette décision, essentiellement politique, les députés ont fait fi du principe de mixité des différentes motorisations qui semblait s’imposer pour aller vers une transition douce et efficace. Ils ont aussi fait le choix d’oublier les travaux menés aussi bien par certaines associations que par les personnels qui travaillent dans l’industrie pour faire évoluer en douceur et dans le bon sens les technologies vers moins de pollution.
Décarbonons en France, la planète ira mieux !
Une chose est certaine, les élus et dirigeants ont cédé aux sirènes de la fée électricité mais aussi et surement à celles des bulletins de vote.
Les députés qui ont validé cette décision se justifient en nous « balançant » en même temps le fameux objectif de la France de neutralité carbone en 2050 et la décarbonation complète du secteur des transports terrestres que le président de la république porte comme un étendard vert.
On sent poindre derrière ce « projet fort » le fameux « Make planet great again ! » lancé par le président Macron en 2017 qui oublie au passage beaucoup d’autres pollutions et le fait que la solution est mondiale et pas uniquement française.
Cette fin des motorisations thermiques neuves en 2040 s’inscrit donc, à mi chemin, dans un plan franco-européen qui veut qu’en 2030, les niveaux moyens d’émissions de CO2 soient réduits de 37.5% et qu’en 2050, le bilan carbone du parc automobile soit neutre.
On gardera aussi à l’esprit qu’à partir de l’an prochain sera installé un office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques qui aura notamment la capacité à prendre des décisions.
Cet énième comité à la française rendra tous les cinq ans, un rapport d’évaluation qui permettra de définir un plan quinquennal destiné à orienter les choix et évolutions techniques des constructeurs.
Si l’affaire de 2040 est entendue et validée par la commission du développement, la loi doit, toujours dans le cadre de la mise en place de la loi d’orientation des mobilités, désormais passer devant l’Assemblée Nationale et le Sénat avant d’être définitivement adoptée.
Reste que le résultat ne fait guère de doute puisque ce projet, portée par la majorité présidentielle, devrait être voté sans mal par l’Assemblée.
Une affaire à suivre car d’autres surprises nous attendent. De tout cela nous reparlerons très vite.
Via AN, AP, AFP, Reuters, LeParisien, Le Monde et l’ensemble de la presse.
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